Les premiers vols des aéronefs MA 60 hier à Yaoundé, ont révélé une impréparation du comité d’organisation. Hier a eu lieu la cérémonie de réception des deux avions MA 60, immatriculés Tjx-Se, Tjx-Sd. Evènement initialement prévue le 7 juillet dernier. Des aéronefs acquis par le gouvernement camerounais à l’avionneur chinois Avic International Holding. La cérémonie de rétrocession de ces engins volants a brillé hier par plusieurs faits que certains invités ont qualifiés d’«insolites». Tout a commencé par le changement à la dernière minute du lieu de l’évènement. Ainsi, au lieu de la base aérienne 101 de Yaoundé comme l’indiquait le communiqué de presse signé le 6 avril dernier par le ministre des Transports, Robert Nkili, ce sera l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen qui abritera finalement l’évènement. « Nous ne savons pas ce qui s’est passé. C’est à 1h du matin que j’ai été informé de la délocalisation de l’événement », confie une source anonyme au ministère des Transports.
Prévue à 10h, la réception des avions débutera à 14h soit avec 4 heures de retard. La mise en place sera aussi décousue que le reste de la cérémonie. Les invités sont tantôt installés, tantôt levés. « Excusez-nous, il faut encore décaler de deux rangs ! », « Que ceux qui ne sont pas des directeurs se mettent à l’arrière ! » ou encore « libérez les chaises, nous allons installer les ministres ! », pouvait-on entendre de la part du comité d’organisation. Pendant l’installation des convives, un membre du comité d’organisation a d’ailleurs confondu l’ambassadeur de la République populaire de Chine au Cameroun à un autre Chinois. « Comprenez-moi, vous savez que les Asiatiques se ressemblent tous », lancera-t-il tout penaud.
Démonstration
Tout débute par des vols de démonstration exécutés par un équipage essentiellement composé d’Américains, au grand dam de l’assemblée qui souhaitait voir des nationaux à l’œuvre. Une phase d’expérimentation qui viendra d’ailleurs perturber l’allocution de Lai Weixuan, président d’Avic International Holding Corporation. En effet, la démonstration se fera en même temps que le discours de ce dernier, afin de « gagner du temps », a-t-on appris. Durant ce discours prononcé en chinois, ont a vu un officier de la police pouffer de rire. « Leur langue est vraiment compliquée», soufflera t-il à un proche.
Les avionneurs chinois ont recommandé à l’Etat du Cameroun : « une exploitation professionnelle de ces aéronefs et leur bonne maintenance ». «Selon les experts de l’industrie aéronautique, l’avion moyen court MA 60 que nous livre le groupe Avic est d’une réelle fiabilité », a lancé Robert Nkili dans son allocution. Déclaration alors synonyme de réponse à la polémique qui les présentait comme « des cercueils volants ». « Vous devez rentabiliser ces aéronefs en ayant à l’esprit qu’un avion n’est utile que quand il vole et non lorsqu’il est cloué au sol. Le chef de l’Etat a consenti un lourd investissement. Camair-Co doit optimiser et rentabiliser cet investissement», recommande Robert Nkili.
Mélanie Ambombo