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Cameroun – Assemblée nationale: Dissensions profondes entre les femmes députés

Deputés à l'assemblée nationale

Aucune réunion des femmes parlementaires depuis plus d’un an. Les députés de la majorité rechignent à s’assoir à la même table que leurs collègues de l’opposition.La trentième édition de la journée internationale de la femme a vécu. Mais elle n’est pas partie avec la gêne de la députée UDC Tomaïno Ndam Njoya au sujet des mésententes persistantes entre les députés de l’opposition et celles de la majorité. C’est que, depuis un an et six mois que le nombre de députées est passé de 23 à 56, la désunion entre ces femmes devant pourtant défendre les droits de leurs compatriotes « de s*e*xe faible » a aussi pris de l’ampleur.
«Nous avons choisi de la trentième fête de la journée internationale de la femme afin que tout le monde sache ce qui se passe à l’Assemblée nationale. C’est pour que vous sachiez les principaux freins de notre action à l’Assemblée nationale au sujet de nos compatriotes femmes », déclare la députée du Noun-Centre.
Les femmes députés de la majorité « torpillent » au plus haut point toute initiative prise par les députées de « l’opposition », et ne proposent rien en retour. Conséquence, aucune réunion depuis bientôt un an et six mois. Raison invoquée : « Vous devez savoir que l’Assemblée nationale est une maison politique. Aucune réunion ne doit se tenir sans que la hiérarchie n’ait donné son aval. Mme Ndam Njoya sait très bien que je ne peux pas parler à un député de l’UDC sans passer par elle. Nous sommes des femmes de partis différents et avant toute action, nos hiérarchies doivent être informées. Cette maison est avant tout politique. Je vous ferai parvenir les statuts du Réseau des femmes parlementaires. Ainsi lors de la prochaine session, chacune aura une idée et on va se retrouver dans notre plan d’action », se souvient Mme Tomaïno Ndam Ndjoya de l’accueil de la vice-présidente de l’Assemblée nationale (AN) à l’endroit des femmes nouvellement élues députées après les législatives de 2013.
Un « ton que nous avions trouvé condescendant. Nous trouvions alors que la vice-présidente de l’AN avait la posture d’une cheftaine », se désole Mme Tomaïno Ndam Ndjoya. Qui trouve que plus de 30 % de femmes à l’AN, c’est un chiffre qui devrait encourager. Sauf que l’action des femmes parlementaires reste sans contenu véritable. Les idées provenant des femmes de l’opposition étant embrigadées par les parlementaires femmes du RDPC qui s’appuient sur leur « hiérarchie ». Les députés des partis de la minorité ont déjà sollicité leurs collègues de la majorité pour plusieurs questions visant à améliorer les conditions de la femme camerounaise.
Il s’agit par exemple du régime applicable à l’état civil de la femme avant et après mariage, notamment pour ce qui est du nom de famille. Car, remarquent les femmes à l’AN pour l’Union démocratique du Cameroun (UDC), en France comme aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, les dames portent leur nom sans forcément changer leur appellation de jeune fille.
A tous les problèmes censés être résolus par le Code de famille comme la polygamie, les droits successoraux, le patrimoine, la différence entre enfants légitimes, naturels, reconnus, incestueux et que Mme Tomaïno Ndam Ndjoya a évoqués lors de la conférence de presse donnée à Douala le 6 mars, les femmes députés de la majorité ont une réponse : « J’ai plusieurs fois demandé en vain au président de l’Assemblée nationale de me donner les moyens pour réunir les femmes. Vous croyez qu’on peut réunir toutes ces femmes sans moyens? Il a promis me donner quelque chose, j’attends », se défend régulièrement la vice-présidente de l’AN.

Aloys Onana

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