Elles ont perdu la vie dans les centres d’instruction de Ngaoundal et Douala. [pagebreak]L’information n’a pas encore été communiquée par la hiérarchie militaire, mais une source confirme bien le décès de Franck Mbe. Cette recrue âgée de 20 ans a fait un malaise mardi dernier lors d’une manœuvre au centre d’instruction des armées de Ngaoundal. Peu avant lui, deux autres recrues ont perdu la vie dans le centre d’instruction de Douala. Le premier a rendu l’âme juste à la descende du train le 8 mars dernier, bien avant la «prise en main». Son camarade lui est décédé la même semaine. Les deux recrues de Douala ont déjà été enterrées par leur famille respective. La dépouille de Franck Mbe sera remise dans les prochains jours à sa famille qui a déjà été contactée par des autorités militaires. A moins de deux semaines après le début de la formation, on signale par ailleurs, plusieurs autres malaises, fractures et blessures. Sans être alarmiste, le bilan pourrait s’alourdir, indique-t-on.
Ces jeunes faisaient partie des 5.000 recrues enrôlées le 6 mars dernier. Elles ont été respectivement envoyées dans les centres d’instruction des armées de Douala, Ngaoundal, Ngaoundéré, Koutaba et Djoum. La formation militaire commune de base devra durer trois mois. Elle est considérée comme l’étape la plus difficile dans la formation d’un soldat. On a souvent enregistré des cas de décès en formation militaire. En rappel, trois jeunes de la promotion de l’Ecole militaire interarmées en cours de formation, ont perdu la vie à Koutaba. Plusieurs autres soldats ont perdu la vie dans d’autres centres : Ngaoundéré, Djoum et Douala. Certaines personnes évoquent le durcissement de ladite formation. La «prise en main» qui se fait souvent pendant les premières semaines est parfois violente pour les recrues. Les cadres sont parfois brutaux. Un argument qu’infirme une source militaire. Elle fait savoir que les visites médicales approfondies que subissent «les recrues visent à apprécier le niveau de résistance des uns et des autres». C’est pourquoi «les personnes moins aptes à suivre cette formation militaire sont disqualifiées». En plus, la formation est adaptée au contexte sécuritaire actuel. La source militaire complète que c’est à dessein psychologique que les recrues ont été enrôlées le 6 mars dernier, par ailleurs jour de la cérémonie officielle de levée de corps des 39 soldats tombés face à Boko Haram à l’Extrême-Nord.
Ibin Hassan