Une situation explosive vient d’Ă©clater dans le centre-ville de YaoundĂ©, oĂą un conflit foncier historique a pris une tournure dramatique. La famille NdinguĂ©, propriĂ©taire lĂ©gitime depuis 1952 d’un terrain emblĂ©matique face au Palais des Sports, se retrouve au cĹ“ur d’une affaire qui mĂŞle violence, histoire et tractations douteuses.
Violence et arrestations dans un climat de tension
Le terrain, sur lequel Jean NdinguĂ© avait bâti l’un des premiers Ă©tablissements hĂ´teliers du Cameroun, l' »HĂ´tel Aurore« , fait l’objet d’une bataille juridique complexe. La première phase de cette spoliation s’est concrĂ©tisĂ©e par la vente contestĂ©e Ă Amougou Belinga, qui y a Ă©rigĂ© l’immeuble Ekang, un nom choisi comme une provocation dĂ©libĂ©rĂ©e envers la famille NdinguĂ©.
Hier matin, la situation a dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© de manière spectaculaire. Des coups de feu ont retenti alors que des individus tentaient de s’emparer de la dernière parcelle encore aux mains de la famille NdinguĂ©. Le bilan de cette intervention musclĂ©e est lourd : deux tantes et un cousin de la famille se retrouvent en garde Ă vue au commissariat central de YaoundĂ©.
Une transaction douteuse depuis Kondengui
L’affaire prend une dimension encore plus troublante avec l’implication de la CNPS (Caisse Nationale de PrĂ©voyance Sociale). L’institution aurait acquis le terrain auprès d’Amougou Belinga, actuellement incarcĂ©rĂ© Ă la prison de Kondengui pour son implication prĂ©sumĂ©e dans le meurtre du journaliste Martinez Zogo. Une transaction qui soulève de nombreuses questions, notamment sur la validitĂ© d’une vente effectuĂ©e depuis une cellule de prison et l’absence de titre foncier lĂ©gal.
La famille NdinguĂ©, qui dispose d’un titre foncier en bonne et due forme depuis 1952, se retrouve aujourd’hui victime d’une spoliation qui illustre la complexitĂ© et parfois la violence des conflits fonciers au Cameroun. Cette affaire pose Ă©galement la question de la sĂ©curitĂ© juridique des propriĂ©tĂ©s historiques face aux appĂ©tits immobiliers dans les centres urbains.