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L'ouverture sur le Cameroun

Cameroun: Acculé par les Usa, Paul Biya libère des prisonniers anglophones

Comme nous l’avons exprimé à plusieurs reprises, Paul Biya n’a et n’aura d’autre choix que de libérer tous les prisonniers politiques, qu’il maintient dans les geôles de la République.

Il peut perdre du temps, mais son disgrâce totale viendra de cette partie du pays peuplée de gens déterminés.
Hier, l’homme qui décide de tout dans ce pays, le président de la République Paul Biya, a signé un texte ordonnant la libération de 289 Camerounais (sur plus de 1000), fait prisonniers suite à la crise dite anglophone.
Dans n’importe quel pays, tout le monde aurait applaudit après une mesure. Au Cameroun, tout le monde s’accorde à reconnaître que cela est non seulement insuffisant, mais surtout arrive soit trop tard.

Un homme qui ne réagit que sous pression internationale

Ce que beaucoup de compatriotes ne comprennent pas, c’est qu’il ont un chef de l’Etat qui se fiche de ce qu’on pense de lui dans sonpays. Lorsqu’au cours d’un meeting il y a plus de 25 années, il déclare que lorsque Yaoundé respire, le Cameroun vit, il le pense profondément. Alors, que la zone anglophone soit à feu ou à sang, cela a moins d’importance pour lui qu’un verre de « château Petrus ».
Alors, la notion de « tard » n’a pas exactement la même signification pour lui que pour nous. Lorsqu’il libère les prisonniers hier, il est à « l’heure » par rapport aux menaces américaines, qui se font de plus en plus précises.
Si des élus américains ne s’étaient pas emparés du dossier ; si les Etats-Unis, par l’entremise de leur diplomatie, n’avait pas haussé le ton à l’Onu, le fils de Mvondo aurait continué à jouer la montre, à mépriser son peuple.
Ses conseillers et lui ne sont pas tous à fait fous : ils ont vu comment les Usa ont démantelé le football mondial en moins d’un rien, alors que la Fifa passait pour l’organisme le plus puissant du monde, au dessus des Etats.
Ils voient bien comme une seule parole de Donald Trump, le président américain, fait trembler une puissance intermédiaire comme l’Iran et met au pas, les plus grandes entreprises européennes et leur gouvernement qu’ils soient français, allemand, canadien, japonais…
Un éternuement et on ne parlera du père de Franck et de Brenda qu’à l’imparfait. Si nous avions une opposition organisée, le moment est idéal pour mettre la pression sur ce pouvoir, dont les dernières magouilles autour de la Can avortée montrent qu’il nous conduit à la faillite et la misère.
Sur ce plan, l’initiative du député Jean Minchel Nitcheu visant à organiser des manifestations dès janvier pour fare partir ce pouvoir doit être suivi avec attention. Le régime est sur la corde raide.

Cette mesure est-elle suffisante ?

Comme ses maîtres français avec la crise des « gilets jaunes », le président Biya n’a toujours pas pris la mesure du problème qui date pourtant de 2016.
En essayant de rouler la communauté internationale qu’il redoute au plus haut point, il risque d’être débordé par son peuple qu’il méprise tant.
S’il n a pas compris que la décision de la Confédération africaine de football nous retirant la Coupe d’Afrique des nations était fortement motivée par cette crise anglophone, on peut comprendre qu’il soit, avec son équipe, assez naïfs pour croire qu’en libérant moins du quart des prisonniers politiques, en créant une commission de réinsertion des révoltés alors que l’insurrection perdure, il réglera un problème qui reste entier.
Tant qu’il ne comprend pas, qu’il faut qu’il descende de son piédestal pour chercher des interlocuteurs avec qui négocier afin de trouver la moins mauvaise des solutions, non seulement le problème restera entier, mais il sera à la merci d’une révolte comme celle de 2008: Cette fois ci, on parlera de lui à l’imparfait.

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