Cameroun: 64.000 actes de naissance à reconstituer dans la Région de l’Ouest

Ce chiffre est issu d’une enquête rapide réalisée par le bureau national d’état civil dans cette partie du pays.

Aucun secteur de la vie sociale n’est à l’abri des dégâts de la crise anglophone dans la région de l’Ouest Cameroun. Une région qui ne cesse d’accueillir de nombreux déplacés suite à la guerre séparatiste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2016.

Selon les statistiques de l’agence régionale du bureau national d’état civil (Bunec) pour l’Ouest, 64.00 personnes vivent dans cette région sans acte de naissance. Ce nombre issu de cette enquête rapide connait une disparité départementale qui classe le Noun au premier rang. L’enquête présente 36.000 personnes sans actes de naissance dans ce département. Il est suivi de celui des Bamboutos avec 14.040 personnes. L’instabilité dans ces régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest vient ainsi accroître le nombre de personnes sans acte dans cette partie du pays qui continue d’accueillir de nombreux déplacés internes. Une situation qui représente de plus en plus une menace socio-économique dans cette région victime de sa proximité avec les régions en crise.

Ce nombre est aussi la conséquence des fraudes documentaires importantes observées dans l’établissement des actes d’état civil, de l’absence de la déclaration de naissance et de lien entre le centre principal et secondaire, de l’utilisation des registres non officiels, des coûts élevés des actes alors que la législation prévoit la gratuité, du manque d’information sur les délais légaux d’enregistrement, du faible taux d’enregistrement des autres faits d’état civil (mariage, décès), du manque d’interopérabilité entre parties prenantes du système.

A cette liste s’ajouter les considérations culturelles à l’exemple du département du Noun. Ici, on observe une absence criarde de déclaration de naissance dans les centres de santé. Dans ce département, l’accouchement se fait dans la plupart des cas à domicile. C’est une fois en classe d’examen que le parent se trouve dans l’urgence d’établir un acte de naissance à sa progéniture. Face à la complexité de la procédure d’établissement de l’acte de naissance qui fait intervenir plusieurs institutions et ne pouvant pas supporter les tracasseries des jugements supplétifs, il décide de tout abandonner tout en retenant l’enfant à la maison. Face à l’ampleur de ce phénomène, la responsabilité des exécutifs communaux est interpellée non seulement dans la sensibilisation des populations sur l’importance des actes de naissance mais aussi dans l’organisation des audiences foraines tant pour les détenteurs des faux actes sans souches ou pas du tout.

Une procédure sans laquelle, la reconstruction ou l’établissement des actes aux 64.000 personnes ciblées dans la région de l’Ouest ne peut être possible. L’amélioration du taux d’enregistrement passe par le respect des délais réglementaires, l’application de la gratuité dans son établissement dans les centres d’état civil et l’harmonisation des coûts de jugement supplétif dans les tribunaux. Cette restitution des actes de naissance entre dans le cadre de la réhabilitation de l’état civil selon un arrêté du premier datant du 24 février 2015.

One thought on “Cameroun: 64.000 actes de naissance à reconstituer dans la Région de l’Ouest

  1. Bonjour, je me nomme Makongue Joseph. J’aimerai connaître la procédure de rectification d’un acte de naissance. En effet, il s’agit de mon nom de famille. Une erreur a été portée sur la lettre N au lieu de Makongue, le responsable d’état civil a plutôt écrit Makomgue. Il a mis M à la place de N.
    J’aimerais donc savoir comment le modifier afin d’avoir mon nom bien orthographié.

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