La production nationale a doublé suite à la relance de la filière et aux divers appuis apportés aux planteurs. « Sur le marché mondial, la production du café a baissé alors que la consommation ne cesse d’augmenter. Conséquence, la part de marché de l’Afrique pour ce qui est de cette production mondiale a également baissé, passant ainsi de 30% à 11%. Ce qui veut dire qu’il faut accroitre la production. Ce serait bénéfique pour l’Afrique ». Cette recommandation d’Edgard Koffi Kouamé, directeur des études économiques de l’Organisation interafricaine du café (Oiac), a été entendue au Cameroun et des efforts sont en train d’être faits pour relever la production du café. Car, comme le souligne Yves Abissi, responsable de la communication du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc), la production annuelle du café est passée du simple au double au courant de l’année 2014. « Cette production du café est passée de 16000 tonnes à 32000 tonnes en 2014 au Cameroun. Les principaux bassins de production sont le Littoral, principalement le Moungo, et le grand Ouest. 80% du café Arabica est produit à Foumban et 80% du café Robusta est produit dans le Littoral », note-t-il.
Cette hausse de la production caféière au Cameroun est la résultante de la relance de cette filière au Cameroun. « Nous avons plus de 26000 plants de café que nous allons planter et des milliers d’autres plants sont en préparation », note Adamou Ndam Njoya, président du conseil d’administration de la Coopérative agro industrielle du département du Noun (Coopagro). Une coopérative forte de 1924 planteurs et qui totalise une superficie de 101 hectares, pour ce qui est des planteurs dont les plantations sont répertoriées. Cette coopérative produit à elle seule 80 à 100 tonnes de café par an. Une production qui, apprend-on, sera revue à la hausse au cours des prochaines années.
La hausse du café est aussi due à une plus grande implication des femmes dans les villages. Elles se réunissent maintenant en coopératives comportant des milliers de femmes (plus de 3000 femmes dans la Coopaferlos sur une superficie de 19 hectares). La production caféière des femmes est passée de 86 tonnes à 3000 tonnes en 2014. Surtout que, à en croire le directeur des études économiques de l’Oiac, « la régénération de la culture du café passe par l’implication des femmes et des jeunes dans la caféiculture. Cela permet de lutter contre l’exode rural et le chômage, cela créé des emplois. Si les femmes sont impliquées dans la culture du café et qu’on leur donne des moyens de travailler, c’est bien parti pour relever le café », note t-il. C’est ce qui justifie d’ailleurs le thème de la 3e édition du festicoffee qui se célèbre sous le thème : « La femme camerounaise dans le café ».
Le programme mis en place pour assurer durablement la relance de la cacaoculture et de la caféiculture au Cameroun prend également en compte les jeunes. Ce, dans la mesure où les producteurs sont de plus en plus vieillissants. Le programme « New generation » déjà mis sur pied, accompagne et soutient les jeunes issus des centres de formations agricoles dans leur insertion afin qu’ils deviennent véritablement des professionnels dans la cacaoculture et la caféiculture. A la fin de la formation dont bénéficieront ces jeunes, chaque agriculteur qui s’engage à mettre en place une exploitation de cacao ou de café d’une superficie minimale de 3 hectares recevra un encadrement en pépinière, logistique, et technique de la part du Cicc.
Blaise Djouoke