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L'ouverture sur le Cameroun

Cameroun: 23200 armes circulent illégalement

Le ministre de l’Administration territoriale a fait le point vendredi dernier avec les responsables d’armureries.
Le gap entre les autorisations de port et d’achat d’armes délivrées et le nombre d’armes en circulation inquiètent le ministre de l’Administration territoriale. Avec seulement 3800 autorisations, le Cameroun se retrouve paradoxalement avec 27.000 armes en circulation sur son territoire, soit une différence de 23200 armes tous calibres par rapport aux autorisations. Il s’agit là d’un cocktail hautement explosif, dans un contexte marqué par la montée du grand banditisme et des velléités insurrectionnelles dans certaines régions du pays.
«On ne peut pas mettre en danger la vie de toute une nation parce qu’on veut plaire aux commerçants. Les responsables d’armureries ne doivent pas être complices. Pour que les bandits de grand chemin changent de métier, nous devons trouver des solutions pour arrêter la prolifération illicite des armes», martèle Paul Atanga Nji. En effet, en termes de solutions, les responsables des armureries fermées dans les régions de l’Adamaoua, du Centre, du Littoral, de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui se plaignent du chômage technique sous lequel ploie actuellement leurs 500 employés et l’asphyxie du secteur, quelques propositions ont été faites par le Minat.
Il s’agit, entre autres, de l’organisation des séminaires d’imprégnation de la loi de 2016 portant régime général des armes et munitions au Cameroun, des contrôles internes des personnels et des activités menées au sein des armureries, du contrôle externe des armureries par l’administration. Mais pour le Minat, les armuriers ont actuellement «un pied chez eux et un pied en prison».
Ils seront maintenant responsables de tout dégât causé par leurs clients. Paul Atanga Nji demande aux opérateurs du secteur, majoritairement composés de colonels d’armée à la retraite, d’avoir le plan de localisation de tous leurs clients, de vendre les armes et munitions dans le respect de la légalité, de constituer le fichier numérique de toutes les armureries du Cameroun, d’extirper parmi eux les brebis galeuses. La raison ? «Les gens louent les armes pour aller braquer», croit savoir celui qui est par ailleurs secrétaire permanent du Conseil national de la sécurité.
En rappel, le 04 avril dernier, le Minat a rendu public un communiqué annonçant l’interdiction, jusqu’à nouvel ordre, de la vente des armes de chasse et de protection, ainsi que de leurs munitions dans les régions de l’Adamaoua, du Centre, du Littoral, de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Et la fermeture, jusqu’à nouvel ordre, de toutes les armureries ouvertes dans lesdites régions.

Pascal Dibamou

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