Cameroun : 2 ans pour construire 14 postes de péage automatiques

Un poste de Peage routier au Cameroun

Le contrat avec la société Tollcam est entré en vigueur ce 10 juin après 18 mois d’atermoiements. Le ministre des Travaux publics veut voir la première infrastructure achevée d’ici décembre.

« Je suis le ministre des Travaux publics et je veux voir les travaux. » Ainsi Emmanuel Nganou Djoumessi s’adresse-t-il aux responsables de la société Tollcam Partenariats S.A.S. En réponse, Philippe Serain, le président de Tollcam France, parle d’un « véritable challenge » à relever par son entreprise ; ce qui justifie d’ailleurs sa venue au Cameroun pour enfin signer l’accord marquant le démarrage de la construction de 14 postes de péage automatiques sur le réseau routier national. La signature dudit accord a eu lieu dans le cabinet du ministre des Travaux publics ce 10 juin 2022.

Il s’agit de construire des infrastructures modernes à des postes de péage déjà existants. A Nsimalen, Mbankomo, Boumnyebel, Nkometou et Bafia dans la région du Centre. A Mbanga, Manjo et Edea dans la région du Littoral. A Bandja, Bayamgam, Foumbot, Dschang et Matazem dans la région de l’Ouest. Enfin à Tiko dans la région du Sud-Ouest. Les14 infrastructures seront financées, construites et exploitées dans le cadre d’un contrat de partenariat public-privé signé depuis novembre 2020 entre le Cameroun et l’entreprise Tollcam, créée pour les besoins du projet par le consortium Razel-Bec/Egis Projects.

Si tout s’était passé comme prévu, les postes de péage auraient été mis en service en 2021. Cette même année, ils auraient généré des recettes de 7 milliards F.Cfa dont 5,482 milliards reversés au Trésor public, selon les objectifs fixés par le contrat de partenariat. Mais le projet a connu des « impondérables », selon les explications du Conseil d’appui à la réalisation des contrats de partenariat (Carpa), l’organisme expert de l’Etat chargé d’accompagner les administrations publiques dans la conduite de leurs projets en partenariat public-privé.

Désistement

En effet, quelques semaines après la signature du contrat de partenariat, et alors que Tollcam avait démarré les travaux sur le site de Mbankomo, son garant, la société Proparco, se retire du projet. L’un des motifs avancés à l’époque ce sont les blocages liés à la non-libération des emprises sur plusieurs sites identifiés pour abriter les portes de péage. D’autres raisons ont été évoquées ce 10 juin 2022 par le ministre des Travaux publics. « Durant un an et six mois, les discussions avec Proparco n’auront pas prospéré à cause de la persistance des divergences sur un certain nombre de points dont le risque de change inhérent à une garantie de refinancement libellé en euros », a déclaré Emmanuel Nganou Djoumessi.
Dans tous les cas, le départ de Proparco a causé l’arrêt du projet, le temps pour Tollcam de trouver un nouveau garant.

La société GuarantCo a été présentée au gouvernement du Cameroun en septembre 2021. Il restait à faire valider le financement, les banques partenaires étant la Société générale et la Société camerounaise de banque (Scb). En outre, Tollcam devait préparer les documents à soumettre pour obtenir le visa du Carpa.

Jusqu’à la signature de l’accord marquant la phase d’exécution du projet, l’attente commençait à se faire longue au ministère des Travaux publics. Le ministre Nganou Djoumessi veut voir achever la construction du poste de péage témoin dans six mois. Il a instruit la société Tollcam de respecter scrupuleusement le planning des activités, d’enchaîner de manière rationnelle ses prestations et de maîtriser le délai par une meilleure organisation interne.

La construction des 14 postes de péage automatiques doit se faire en 2 ans. Sauf changement de l’accord signé en 2020, l’entreprise Tollcam aura ensuite 18 ans pour assurer l’exploitation et la maintenance des infrastructures avant de céder celles-ci à l’Etat du Cameroun. Pendant cette période, les recettes annuelles suivront une courbe croissante pour atteindre 53,59 milliards F.Cfa en l’an 2039 dont 48,995 milliards reversés au Trésor public. Le tarif du péage est maintenu à 500 F.Cfa.

Le ministre des Travaux publics a révélé que le financement du projet a évolué. Au coût initial de quelque 36 milliards F.Cfa, il faut ajouter l’écart de 5,8 milliards F.Cfa induits par la conjoncture économique et financière internationale.

Assongmo Necdem / 237online.com

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