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Cameroun : 16 détenus recouvrent la liberté à Bafoussam

Prison de Bafoussam

L’audience d’abandon des poursuites pendantes contre ces personnes a eu lieu le vendredi 14 décembre dernier au tribunal militaire de cette ville.

Njumecha Jerome Wamcha, âgé de 71 ans, ressortissant d’un village de l’arrondissement de Fongo-Tongo, est l’un des bénéficiaires de la mesure
spéciale de l’abandon des poursuites pendantes dans les juridictions contre les personnes interpellées dans le cadre de la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. La joie de respirer un air libre l’anime. Lui qui avait été interpellé le 7 octobre 2018 lorsqu’il se rendait au bureau de vote de son quartier dans le but d’exprimer son droit de vote. Un acte qu’il n’a jamais cessé de qualifier d’injustice. Cette mesure présidentielle sonne comme un ouf de soulagement pour ce dernier qui est resté sans nouvelle des siens depuis lors.

Ecroué à la prison centrale de Bafoussam, Njumecha Jerome Wamcha a ainsi quitté ce pénitencier dans l’espoir de voir la paix revenir dans son pays. Il n’a pas manqué de saluer cette mesure présidentielle. Cependant, il se demande si ce préjudice sera réparé. Avant de quitter le tribunal, aucune réponse n’avait été apportée à cette interrogation. « C’était un abus de l’autorité. Je suis sorti ce matin-là dans le but choisir celui qui devait être le président de la République. En cours de route en plein jour, j’ai été arrêté simplement. Et je me suis retrouvé en prison. Jusqu’à présent, je ne peux dire pourquoi j’avais été interpellé. Lorsqu’on m’a conduit devant le juge, j’ai compris qu’on m’appelait déjà terroriste. Voilà ce que je connais jusqu’à ce moment où le président demande qu’on me laisse retrouver ma famille », a-t-il expliqué. Awoumlefack Maxcellus dit avoir été interpellé le 19 juin 2018 à Santchou, de retour d’un voyage dans la ville de Dschang afin de retrouver son Lebialem natal dans la région du Sud-Ouest. Il transportait des vivres et a été accusé de « financement des actes terroristes ». Entendu à Dschang, il est conduit à la prison centrale de Bafoussam où il attendait encore le verdict du jugement.

Les charges qui pesaient sur les autres détenus sont entre autres le défaut de carte d’identité et de permis de conduire, le financement des actes terroristes, et l’immigration clandestine. Au cours de cette audience spéciale, Aline Patricia Mbia Ondoua épse Happi, lieutenant-colonel, commissaire du gouvernement près du tribunal militaire de Bafoussam, a sur la base des articles 11, 12 et 26 du code de procédure pénale recadré cet acte du chef de l’Etat. Si les détenus ont salué à l’unanimité cette décision du président de la République, elles n’ont pas manqué d’exprimer le vœu de voir un acte pareil en faveur de ceux des leurs déjà interpellés, jugés et condamnés dans le cadre de la crise anglophone qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis 2016.

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