Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) vient de livrer un verdict qui laisse un goût amer dans la bouche du continent. Dans l’affaire opposant Samuel Eto’o et la FECAFOOT à la CAF, le TAS a non seulement ordonné la réintégration de l’icône camerounaise sur la liste des candidats, mais a surtout « balayé la CAF comme une poussière indésirable », selon un analyste sportif contacté par 237online.com. Avec un ton paternaliste, le tribunal exige le versement de 8’000 francs suisses pour frais juridiques, une somme qualifiée de « symbolique et insultante » par les avocats de la partie camerounaise. Cette décision relève moins du droit que du mépris institutionnalisé.
CAF vs TAS : Le sport africain sous tutelle ?
Le cœur du débat dépasse le cadre juridique. Le TAS, en ignorant les réalités socio-politiques du football africain, applique une logique « copier-coller » digne des cours coloniales. « C’est comme juger un match de football avec les règles du rugby », ironise un dirigeant de club sous anonymat. La CAF, déjà fragilisée par des scandales internes, se voit rappeler son « incompétence » avec une virulence rarement utilisée contre des fédérations européennes. Pire, cette condescendance rappelle les pratiques de la CPI, pointée du doigt pour son traitement sélectif des dirigeants africains.
Samuel Eto’o et la CAF : Les cobayes d’un système injuste
Derrière ce feuilleton juridique se cache un enjeu de souveraineté. Samuel Eto’o, légende du football, incarne malgré lui la résistance face à un système qui infantilise l’Afrique. « Le TAS nous traite en enfants incapables de gérer nos propres conflits », tonne un supporter à Douala. Si la décision est une victoire technique pour Eto’o, elle renforce le stéréotype d’un continent dépendant des verdicts occidentaux. Avec seulement 12% des arbitres internationaux originaires d’Afrique (selon FIFA 2023), le déséquilibre est criant.