237online.com

L'ouverture sur le Cameroun

Bilan de la visite de la DG du FMI au Cameroun: Christine LAGARDE satisfaite du travail avant-gardiste de Paul BIYA

Le message du président Paul Biya à la nation du 31 décembre 2015 l’avait prédit : 2016 sera l’année de la croissance du Cameroun.
Mieux, le Fonds Monétaire International (FMI) est satisfait par les performances économiques du Cameroun. Quoi de plus que la visite, dans notre pays, de la directrice générale du FMI, la française Christine Lagarde, pour confirmer la véracité de l’assertion présidentielle et donner, pour ainsi dire, raison à Paul Biya ? Autant le dire, Madame Christine Lagarde, ancienne ministre français de l’Economie et des Finances qui a séjourné à Yaoundé et Douala entre le 7 et le 9 janvier 2016 n’est pas arrivée au Cameroun par hasard. Bien au contraire, le président Paul Biya l’a dit, la visite de la DG du FMI « reflète l’excellente qualité des relations entre le Fonds Monétaire International et le Cameroun ». Pour mieux comprendre l’importance de la visite de Christine Lagarde au Cameroun, pays phare de la Communauté Économique et Monétaire d’Afrique Centrale CEMAC, par ces temps de défi pour un taux de croissance stabilisé à 6%, faut-il rappeler que le FMI apporte son expertise conjecturelle pour le relèvement des performances économiques des Etats membre des institutions de Bretton Woods, dont la Banque mondiale assure le financement multilatéral des économies nationales ? Dans son beau rôle de régulateur, le FMI apporte des conseils, l’aide et la coopération aux pays en crise. Depuis 1988, le Cameroun n’a pas échappé à la bourrasque mondiale. Comme tous autres les pays de la planète, le Cameroun a connu des phases difficiles de son histoire aux plans économique et financiers. Aucune économie n’a d’ailleurs été épargnée…
Si tous les pays ont fini par plonger dans la raque de la crise pétrolière qui dure depuis 1973, le plus dur a été de sortir de la récession économique. Et c’est justement l’exploit qu’a réalisé le président Paul Biya, à force des réformes courageuses : « Pour y parvenir, j’ai prescrit des réformes substantielles, afin de tirer avantage des nombreuses ressources naturelles de notre pays, réitère-t-il. Nous travaillons par ailleurs à rendre notre endettement toujours plus viable, plus productif et plus soutenable. » L’autre mérite de Paul Biya fut d’appliquer à la lettre les prescriptions iconoclastes de la gouvernance en travaillant main dans la main avec le FMI, dont il faut l’avouer les conditionnalités drastiques ne sont pas toujours perçues d’un bon œil. Et pourtant le FMI se révèle incontournable… Aujourd’hui, le Cameroun de Paul Biya se présente comme l’un des meilleurs élèves des institutions de Bretton woods. Malgré la guerre inopinée contre le terrorisme, nonobstant la chute du prix du pétrole et celui des matières premières (cacao, café, bois, banane…), le Cameroun, sous Paul Biya, a su rester la tête hors du des flots et du naufrage, comme témoigne le diagnostic du chef de l’Etat camerounais : « Au cours des cinq dernières années, le Cameroun, dans un contexte global difficile, a pu maintenir un niveau de croissance relativement appréciable. Nous le devons à une économie de plus en plus diversifiée. Il nous faut maintenant la consolider, pour atteindre des taux de croissance plus importants. »

Président-économiste
En retour, Christine Lagarde qui préside aux destinées du FMI depuis le 28 juin 2011, n’a pas manqué de souligner, avec enthousiasme, la qualité excellente de ses échanges avec le chef de l’Etat camerounais : « Je viens d’avoir le privilège de rencontrer le président de la République du Cameroun, le président Paul Biya. Nous avons eu une excellente rencontre. Nous avons évoqué la longue et importante collaboration entre le Cameroun et le Fonds monétaire international. Il a remercié le Fonds monétaire international et souhaité que nous poursuivions et que nous continuions à approfondir cette relation. Nous avons également évoqué la situation économique internationale, la situation économique du Cameroun, ses perspectives de développement, les grands projets ». L’enthousiasme de la DG du FMI est d’autant plus significatif qu’elle s’est satisfaite d’avoir rencontré un président-économiste, doublé d’un économiste-visionnaire. Car, en effet, longtemps avant tout le monde, en novembre 1982, Paul Biya avait vu venir la crise qui a emballé la planète entière 1988. Un an auparavant, en 1987, il publiait un livre fort éloquent dans son propos prévisionnel, Pour le libéralisme communautaire. Sur ce plan, on peut le dire sans crainte d’en être démenti, Paul Biya est au front pour un équilibre économique planifié. Aujourd’hui encore l’histoire lui en donne raison, le FMI doit consolider une croissance équitable, il l’a encore dit au cours du toast prononcé à l’honneur de la DG/FMI le 7 janvier dernier : « Le monde, aujourd’hui, a plus que jamais besoin d’une solidarité économique et financière plus effective et plus agissante. L’interconnexion des économies et la similarité des problématiques nous y obligent. A défaut d’une telle solidarité, la faillite des uns finira bien par ébranler la solidité présumée ou réelle des autres. L’économie mondiale est liée par une communauté de destin. »
Le président Paul Biya a d’autant plus raison de plaider depuis longtemps pour une intégration sous-régionale que la directrice générale du FMI a suggéré que les pays membres CEMAC d’intensifier la coopération te les échanges sous-régionales, tout autant qu’ils devraient en finir avec l’utilisation généralisée des exonérations fiscales et douanières discrétionnaires. C’est d’autant plus clair que : « Ces exonérations compromettent les recettes globales des États et affaiblissent la gouvernance » a-t-elle affirmé devant les ministres de l’économie des pays membres de la CEMAC. Selon la DG du FMI, la mobilisation de recettes intérieures doit également tenir compte des importantes questions de fiscalité internationale qui ont une incidence sur l’assiette des impôts liés aux industries extractives. Par conséquent, la DG du FMI conseille à l’Afrique centrale de prioriser désormais ses investissements dans les infrastructures. « Cela peut exiger que l’on réduise l’ampleur de certains plans. La sélectivité dans le développement des infrastructures. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. le déficit budgétaire combiné de la CEMAC se serait creusé à 6,5% du PIB en 2015, et seule une modeste amélioration est prévue en 2016.

Le Cameroun cité comme un exemple…
Pour atténuer les tensions budgétaires, Christine Lagarde propose de mieux mobiliser les ressources intérieures, en allant au-delà du niveau indicatif régional de 17% du PIB. On peut y arriver en réduisant l’utilisation généralisée des exonérations fiscales et douanières discrétionnaires dans la région, en améliorant la coordination et la coopération intergouvernementales en matière de politique fiscale. Puis, ensuite, mobiliser la région dans son propre intérêt, car le commerce intracommunautaire représente seulement 3% des échanges commerciaux de la CEMAC. Il faut donc agir sur deux fronts : le climat des affaires à améliorer, et l’intégration régionale à renforcer. Pour créer plus de richesses dans un contexte défavorable, la directrice générale du FMI a conseillé aux autorités de la sous-région d’unir leurs forces. La directrice générale en veut pour preuve, le taux de croissance du pays situé à près de 6%, largement au-dessus de la moyenne de la sous-région qui est d’environ 2,5%. « Quand on compare ces taux, on mesure les bienfaits d’une économie diversifiée, d’une politique budgétaire rigoureuse. Là-aussi, tout à l’honneur du président Paul Biya, le Cameroun est cité comme un exemple de prospérité économique par madame Christine Lagarde ; « L’économie camerounaise tire plutôt bien son épingle d’un jeu difficile », dira Christine Lagarde à la presse. Pourquoi ? Parce que le pays de Paul Biya « a bénéficié de longue date d’une diversification nécessaire de son économie et de ses exportations. ». Surtout parce que le président Paul Biya n’a jamais fait du pétrole, la première matière première du Cameroun. Paul Biya a très vite compris que la lutte contre la corruption, et la diversification des pôles de recettes sont des pistes idoines de l’émergence pour le Cameroun de demain.

Par Zachée Abouem Kibong, économiste, Yaoundé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *