Une opération militaire d’envergure vient de mettre au jour l’impensable à Bafoussam, dans la région Ouest du Cameroun. Les forces de sécurité ont démantelé une véritable usine clandestine de fabrication d’Engins Explosifs Improvisés (EEI), révélant l’existence d’un réseau potentiellement lié aux groupes armés qui déstabilisent la région du Nord-Ouest.
Un arsenal terroriste caché en pleine zone urbaine
L’opération, conduite par les éléments de la gendarmerie sous le commandement du colonel ABBA Sadou, a ciblé une installation sophistiquée dissimulée dans le quartier populaire de Nylon à Bafoussam. Ce qui semblait être un bâtiment ordinaire cachait en réalité un atelier complet de production d’explosifs doté d’équipements de pointe.
« Il y avait un peu de tout sur place », a expliqué le colonel ABBA Sadou lors d’une déclaration relayée par 237online.com. « L’usine contenait tout le matériel nécessaire pour la fabrication d’EEI, avec des techniques particulièrement élaborées. »
Ce qui frappe les enquêteurs, c’est le niveau de sophistication des installations. L’usine clandestine était équipée de caméras de surveillance et d’une véritable salle d’observation permettant aux criminels de contrôler leur environnement et d’anticiper d’éventuelles descentes policières. Un dispositif qui témoigne d’une organisation paramilitaire structurée et disposant de moyens conséquents.
Des connexions inquiétantes avec la crise anglophone
L’aspect le plus préoccupant de cette découverte réside dans les liens potentiels avec la crise sécuritaire qui secoue les régions anglophones du pays. « Il y a un lien avec le Nord-Ouest« , a affirmé sans ambages le colonel ABBA Sadou, faisant référence à cette région en proie à un conflit armé depuis 2017.
Cette déclaration soulève des questions cruciales sur l’extension des réseaux séparatistes vers d’autres régions du Cameroun. Bafoussam, située à moins de 100 kilomètres de Bamenda (chef-lieu du Nord-Ouest), pourrait-elle devenir une base arrière logistique pour les groupes armés opérant dans les zones anglophones?
Les autorités ont procédé à l’arrestation de plusieurs suspects décrits comme des « trafiquants de matériaux explosifs ». Un camion et divers équipements ont également été saisis lors de l’opération. L’usine a été immédiatement scellée et placée sous surveillance renforcée pendant que l’enquête se poursuit.
Pour le moment, les personnes arrêtées font l’objet d’une enquête approfondie visant à déterminer l’étendue du réseau et ses ramifications éventuelles dans d’autres localités du pays. Cette découverte pourrait marquer un tournant dans la compréhension des mécanismes d’approvisionnement en armes et explosifs des groupes armés actifs au Cameroun.
