Aliénation linguistique et culturelle : un frein pour le développement socioculturel.[pagebreak]Dimanche dernier, la faim m’a fait sortir de mon terrier. Sous peine de crever d’inanition, je me suis retrouvé obligé de faire le marché pour acheter quelque chose à préparer. Après quelques tours dans les boutiques des gros Alhadji, je m’arrête devant une vieille grand-mère qui séchait patiemment derrière quelques tomates toutes rabougries, étalées à même le sol. « C’est combien la tomate, dada ? » J’ai à peine fini de parler que la mémé dégaine et m’envoie une rafale de paroles en fufuldé – « Ekié, la mère-ci. On t’a envoyée ? » Normalement, je ne pige pas rien à son baragouin. Finalement, je lui donne mon argent et repars avec ce qu’elle a jugé bon de me donner comme tomate. Je n’avais pas trop le choix, hein. C’était ça ou dormir l’estomac dans les talons.
Le lendemain, lundi, au rassemblement, les élèves de 4ème CI (Chinois-Italien) du lycée où j’enseigne exécutent l’hymne national – du Cameroun – en chinois. Tout l’établissement les applaudit. Je crois même, si j’ai bonne mémoire, que le proviseur demande de les ovationner une fois de plus. Ce n’est pas un fait extraordinaire ici, au lycée. D’ailleurs, la semaine précédente, c’est en Italien que notre cher Ô Cameroun avait été chanté. Personnellement, j’ai eu de la peine à me tenir tête haute, poitrine bombée comme il est recommandé en pareille circonstance. Et pour cause ! Tandis que tous le monde était émerveillé de ce que ces enfants, qui ont commencé à apprendre le chinois il y a à peine trois mois, sont déjà capables de chanter dans la langue de Mao Tsé Tung, moi, dans mon coin, [url=http://lepetitecolier.mondoblog.org/2014/09/21/au-cameroun-on-fabrique-expatries/]LIRE LA SUITE SUR Le Petit Écolier[/url]