Au Cameroun, près de 250 condamnations pour assassinats et meurtres ont été prononcées en 2011 par les tribunaux de droits communs, selon un rapport officiel publié mercredi 24 octobre à Yaoundé. Ce chiffre qui ne tient pas compte des données des juridictions militaires est assez révélateur de la situation de la criminalité violente dans le pays. Dans certains cas, elle est l??oeuvre d??agents en charge de l??application de la loi.Sur 376 dossiers d??assassinats et meurtres enrôlés en 2011 dans les juridictions de jugements au Cameroun,
exceptés les tribunaux militaires, 247 ont abouti à des condamnations, indique le ministère de la Justice dans un rapport sur la situation des droits de l??Homme dans le pays. Sept de ces condamnations concernent « les personnels chargés de l??application de la loi ». Le document du gouvernement ne donne aucune indication sur les peines infligées aux personnes incriminées. Les auteurs d??assassinat sont passibles de la condamnation à mort, selon la législation pénale camerounaise.
En 2011, ce sont au total 637 enquêtes qui ont été ouvertes pour des cas de meurtres et d??assassinats. Les scènes de violence ciblent tout le monde, y compris des agents de maintien de l??ordre. Il ressort ainsi du rapport du ministère de la Justice que 15 gendarmes ont été « tués (en 2011) dans l??exercice ou à l??occasion de leurs fonctions », dont cinq dans la péninsule de Bakassi où les attaques maritimes sont fréquentes ( 16 en 2011). Les cinq gendarmes abattus à Bakassi l??ont été par des pirates.
La criminalité est facilité notamment par la circulation d??armes à feu, certaines provenant des forces de maintien de l??ordre et de sécurité. Avec un peu d??argent, un policier ou un gendarme ou encore un militaire peut vous louer une armes pour perpétrer un fortfait, de sources concordantes. Courant 2011, 110 armes et 1.049 minutions ont été saisies à travers le pays, selon le rapport du gouvernement qui ne fournit aucune indication sur le nombre potentiel d??armes en circulation frauduleuse. La vente d??armes étant soigneusement encadrée par la loi camerounaise.
D??après le document du gouvernement, 46 autres condamnations ont été répertoriés au cours de la même année pour « enlèvement de mineurs », 6 pour « torture » et 48 pour « viol ». Au Cameroun, les victimes de viol osent rarement porter plainte contre leurs bourreaux.
La gendarmerie nationale a enregistré dans ses registres 731 cas de braquages en 2011, avec pour principales cibles les domiciles de particuliers, les sociétés et administrations, ainsi que les véhicules, d??après le rapport du ministère de la Justice.
De même source, 71 attaques de coupeurs de route ont, en outre, été recensés et huit otages ont été libérés.
Au Cameroun, l??insécurité grimpe à mesure que la pauvreté prend de l??ampleur.