Cameroun – course de l’espoir: Une compétition à internationaliser

Mont Cameroun course

On aurait pu craindre qu’en raison du contexte sécuritaire qui prévaut dans la région du Sud-Ouest, la traditionnelle course consacrée à l’ascension du Mont-Cameroun soit affectée dans sa programmation.
Il n’en est rien car la compétition va respecter, une fois de plus, le calendrier préétabli et un ordre du jour élaboré en connaissance de cause. Contre vents et marées, cette épreuve d’endurance dont la réputation a franchi les frontières nationales depuis belle lurette s’affirme donc comme un modèle du genre.
Ainsi, près de 500 athlètes vont se retrouver à Buea, la capitale régionale, dès ce vendredi pour participer samedi à ce qui s’annonce déjà comme l’un des plus grands événements sportifs en ce début d’année, non seulement au Cameroun, mais aussi dans la sous-région. Venant à la suite d’autres courses qualificatives organisées dans diverses régions du pays, à l’instar de l’ascension des Monts Manengouba, Ngaoundéré, Metchou, Mbankolo ou Oku, l’escalade du plus haut sommet du pays (4070 m) apparaît comme l’apothéose d’une série d’événements sportifs qui ont suscité partout un engouement populaire remarquable.
La « course de l’espoir », organisée par la fédération camerounaise d’athlétisme, en est à sa 23e édition. Elle sera pendant deux jours un objet d’attraction pour les athlètes, les populations locales, les touristes et le grand public en général, qui auront ainsi l’occasion d’assister en direct à une saine rivalité entre concurrents venus d’horizons divers, tout en partageant des émotions fortes et souvenirs et en vibrant au rythme des sonorités qui ne manqueront pas d’agrémenter la fête. L’imminence de l’événement laisse supposer que l’organisation est fin prête, sur le double plan national et local.
Visiblement, cette édition sera différente des précédentes. Plusieurs innovations sont en effet au programme. Pour éviter les soupçons de fraude qui ont parfois porté atteinte à la crédibilité du classement et de certains anciens vainqueurs, les responsables de la Fédération d’athlétisme auraient décidé de s’arrimer aux standards internationaux.
On évoque par exemple l’utilisation d’un chronomètre électronique afin de garantir la fiabilité des résultats. Il est aussi question de l’attribution des primes aux athlètes dames et messieurs qui vont franchir les premiers les étapes stratégiques, notamment les trois refuges et le sommet.
On peut supposer que les participants venus des différentes régions du pays ou de l’étranger ont eu suffisamment de temps pour peaufiner leur préparation. Déjà sur place pour la plupart, ils procèdent certainement aux derniers réglages et n’attendent que le signal du traditionnel départ au mythique Molyko stadium ou dans ses environs pour se lancer à l’assaut du « Char des dieux ». Il va de soi que les organisateurs ont tiré les leçons des problèmes rencontrés lors de la précédente édition en vue de rectifier le tir.
Au-delà de l’effervescence populaire du moment, l’édition 2018 de l’Ascension du Mont-Cameroun doit servir de transition pour inscrire cette épreuve dans le calendrier de l’athlétisme international. Dans un contexte où l’extrémisme et la surenchère l’emportent sur la tolérance et le fair-play, la « Course de l’espoir » n’a jamais aussi bien porté son nom.

Jean Marie NZEKOUE

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