Cameroun – Yaoundé: Les malfaiteurs «modernisent» les agressions au chloroforme

Quartier Efoulan à Yaoundé, il est presque 19h. Laure, étudiante en médecine, 5ème année, est en stage pour le compte de l’année académique en cours.[pagebreak] Ce jour-là précisément, elle sort de garde pour regagner son domicile à Emana. Partant de l’hôpital de district d’Efoulan, elle rejoint la file d’attente, pour elle aussi emprunter un taxi. C’est 04 jours plus tard, que la pauvre raconte dans un récit émouvant, ce qui lui est arrivé. Alors qu’elle attend un taxi, elle est abordée par un monsieur qu’elle ne connait pas. Curieusement, il lui parle, et elle répond. Il s’arrête prêt d’elle, dans la file d’attente. Imperturbable, il l’assaille de questions. Laure qui pourtant, sait qu’elle ne connaît pas le monsieur, ne peut s’empêcher de répondre.

Au bout d’un moment, le monsieur lui prend le bras et lui dit « marchons un peu, le taxi est difficile ». Un peu bébête, elle le suit sans mot dire. Sur le chemin, il en profite pour tout connaitre à son sujet, où elle habite, ce qu’elle fait, qui sont ses parents…etc. Laure répond, malgré elle, mais ne peut s’en empêcher. Des minutes après, elle revient un peu à elle, et s’éloigne du monsieur. Elle stoppe alors un taxi qui l’accepte enfin, mais le monsieur s’y engouffre avec elle. Tout de suite, elle retombe dans les vaps, et l’interrogatoire se poursuit. Laure et son « ami » inconnu sont ainsi allés, jusqu’à son quartier. Par moment elle revenait à elle, mais lorsqu’il s’en rendait compte, il la faisait replonger à nouveau dans un état second. Toujours est-il que, le monsieur n’aurait pas réussi à voir exactement ou résidait la jeune fille, car près de chez elle, elle s’est installée dans la boutique la plus proche et n’en est ressortie que lorsqu’un membre de sa famille est venue la chercher.

Parfums bon prix
Examens faits, les médecins concluent qu’elle a été droguée à l’éther, au chloroforme. Pourtant, Laure dit n’avoir ni salué cet homme, encore moins consommé une quelconque décoction qu’il lui aurait remise. Mais, elle n’avait vraiment pas besoin de le faire, car à son arrivée chez elle, Laure sentait fort un parfum inconnu et selon les médecins, c’est par ce biais que son agresseur l’aurait mise dans cet état. C’est que, récemment à Yaoundé, les malfaiteurs ont développé une nouvelle technique : sous le prétexte de vendre un parfum qui ne coure pas les rues à très bon prix, ils vous le font humer et vous êtes totalement à leur merci.

Le chloroforme était jadis utilisé comme anesthésique dans les blocs opératoires. Au cours d’un stockage prolongé, en présence d’oxygène et sous l’action de la lumière, le chloroforme a tendance à se décomposer en donnant du chlorure d’hydrogène, du chlore et de l’oxychlorure de carbone qui est un produit extrêmement toxique. Absorbé ou inhalé à forte concentration, il peut conduire à un coma, voire entraîner des troubles respiratoires et cardiaques qui peuvent s’avérer mortels. Tel est d’ailleurs la raison pour laquelle, son utilisation en anesthésie a été abandonnée.

L’éther quant à lui, est un toxique primaire dont les effets – en cas d’expositions brèves et non répétées – sont en grande partie réversibles. Associé à d’autres produits, il peut être un cofacteur de toxicité ou un toxique secondaire car, en tant que solvant, il peut aider d’autres toxiques à pénétrer la peau ou les muqueuses pulmonaires notamment. Aujourd’hui, l’usage de l’éther en tant que drogue est devenu très rare. Cependant, il commence à revenir à la mode dans les quartiers et pays défavorisés. Il est donc recommandé prudence à tous, même à bord des taxis où d’aucuns s’en servent pour « parfumer » leurs véhicules, alors qu’au fond, c’est pour anesthésier de potentiels victimes avant de les détrousser.

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