Cameroun: Des élèves gardés à vue pour avoir fait l’école buissonnière

L’école est un espace où l’enfant se construit, apprend et surtout forge sa personnalité en société. Des aspects de la vie qui conditionnent l’existence future des apprenants. Que faire lorsque l’apprentissage est tourné vers le négatif? Même s’il est bien connu qu’on retient facilement les choses négatives plutôt que positives, on ne s’y fait pas lorsque cette réalité nous tombe dessus. De plus en plus, les élèves dans les établissements scolaires s’adonnent à des dérives, insoupçonnées de leurs parents. C’était déjà le cas en avril 2014, lorsque 48 lycéens ont été définitivement exclus de leur établissement scolaire à Bafoussam. Soit six du lycée classique et quarante-deux au lycée bilingue, pour pratique de scènes po*r*nographiques, distribution et consommation de drogue. Une fois qu’on a vécu cette scène ou en attendu parlé, il est difficile de garder son sang-froid, lorsqu’on découvre 23 élèves et un commerçant dans une maison, toujours à Bafoussam, un lundi matin. C’est cette attitude qui a guidé les forces de l’ordre qui ont interpellé les jeunes, sans aucune autre forme de procès.

Le préfet de la Mifi, Joseph Tangwa Fover, dans son souci d’éviter un évènement similaire à celui d’avril 2014, donne des instructions fermes afin que les élèves soient gardés à vue. Malgré les contestations des parents, les enfants passent la nuit en cellule. Une punition qui pourrait les dissuader à l’avenir de faire l’école buissonnière. Toutefois, on pourrait dire qu’il y a eu beaucoup de grabuges et de mobilisation pour du vent. Alors que les autorités pensaient avoir mis la main sur les amateurs de po*r*nographie, elles se sont retrouvées en face de jeunes qui voulaient juste célébrer l’anniversaire d’un de leurs camarades. C’est certain, les élèves récalcitrants méritent un châtiment. Mais pour les punir, faut-il commettre un impair ? Cette situation s’apparente à la nouvelle pratique qui consiste à «jeter» des citoyens dans des cellules avant de s’enquérir de la situation plus tard. Le fait est tellement répandu que certains infortunés sont gardés à vue sans possibilité de prévenir des proches et ne sont même pas inscrits dans la main courante. Mais comme on dit : « Une fois qu’on est mordu par un serpent, on se méfie même du mille-pattes ». C’est cet adage qui a certainement guidé les autorités qui tiennent à durcir le ton face à l’indiscipline en milieu scolaire.

Nadine Guepi

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