Cameroun : le gouvernement laisse mourir les agriculteurs ?

Jugé à l’origine d’un cancer mortel chez près de 5000 personnes aux Etats-Unis, le glyphosate est condamné par nombre de pays mais reste impunément très utilisé par des agriculteurs et autres industries camerounais.
Pour avoir utilisé les désherbants de Monsanto, Dewayne Johnson n’a plus que deux ans à vivre à en croire ses médecins. L’ex-jardinier de 46 ans a déclaré être souffrant d’un cancer du système lymphatique en raison d’une exposition au roundup et au ranger pro, deux pesticides du groupe qui contiennent du glyphosate à l’origine de sa maladie. Une charge qu’un jury de San Francisco a jugée fondée. Ce jury indépendant a condamné le groupe Monsanto le 10 août à verser 289 millions de dollars à ce jardinier. Si la direction de Monsanto a annoncé qu’elle fera appel de ce jugement en démontrant que le glyphosate ne provoque pas de cancer, la décision fera jurisprudence ; c’est dire qu’elle va servir de référence pour les cas semblables. A cet égard, quelque 5 000 personnes aux États-Unis ont entamé ou préparent une procédure à l’encontre de Monsanto. Des réactions se multiplient après cette affaire ; en France, le gouvernement, par l’entremise de la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique, Brune Poirson, se contente d’un «jugement historique» en droite ligne avec «la décision pionnière d’Emmanuel Macron» d’interdire le glyphosate dans trois ans. Au Cameroun aucune réaction du gouvernement enregistrée ; et pourtant comme le remarque 237online, dans le pays de Paul Biya la pratique du désherbage par les agriculteurs se fait majoritairement à l’aide de 3 herbicides dont le paraquat, le glufosinate, et le glyphosate.

Le glyphosate mis en cause dans des cas de cancer étant le plus aimé des petits cultivateurs au Cameroun ; c’est la molécule de référence pour le désherbage des bananeraies. Il est notamment apprécié par bon nombre d’agriculteurs pour sa forte efficacité sur un large spectre d’adventices, et sa longue durée d’action. Les agriculteurs camerounais meurent-ils à petit feu à cause du glyphosate ? à l’évidence si des cas de cancer sont survenus en terre camerounaise on n’en saura rien…on fera d’ailleurs difficilement le lien tant il y a une inclinaison naturelle à croire que ce n’est que de fatigue ou naturellement que peut mourir un travailleur de la terre. Sans aucune surprise aucune plainte n’a jamais été déposée par des planteurs qui ont désormais un prétexte pour y songer. Aucune enquête, à l’initiative des officiels camerounais, n’a encore été ouverte pour desceller d’éventuels cas. Il serait judicieux de prendre des mesures de prévention (campagne de sensibilisation, interdiction de vente) à la hauteur de ce danger fatal, à défaut d’attendre que le niveau d’alerte soit atteint pour simuler un quelconque intérêt à l’égard des seigneurs de la terre.

En vue d’évaluer l’ampleur de la situation au Cameroun, votre journal 237online.com lance un appel pour répertorier tous les agriculteurs et autres personnes qui auraient souffert, souffrent ou seraient décédées des effets néfastes du Glyphosate. Pour participer contacter nous à nos adresses habituelles:
e-mail : [email protected]
Numéro de téléphone : 242 11 35 42

Romulus Dorval KUESSIE, 237online.com

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