Cameroun – Minesec: Quand Ngalle Bibehe s’attaque au «gombo»

«Ce maudit type serait resté gérer ses foutus bus à Douala, au lieu de venir déranger les gens ici».
Ces propos sont d’une dame plutôt débonnaire, dont nous avons décelé le nom parmi les quelques 350 fonctionnaires que l’ancien Dg de la Socatur a expédiés en retraite, alors  qu’ils étaient censés faire valoir leurs droits à la retraite depuis 2013. Mais qui se sont accrochés à leur poste. Paradoxalement, ces retraités, dans toutes les administrations où ils continuent de s’accrocher au travail, sont les plus assidus à leurs postes. Pas pour les beaux yeux des usagers. Mais parce qu’ils ont chacun érigé un péage au passage de chaque dossier. Sans discrimination. En réalité, ils ne peuvent vivre que de ce poste de péage. Le salaire étant automatique coupé aux finances. Et ils sont particulièrement nerveux face aux usagers qui ne comprennent pas le langage. Des terreaux particulièrement fertiles pour la corruption qui, telle une sangsue,  sont de nature à plomber l’administration la plus compétitive. «Pourtant, les enseignants des lycées qui atteignent l’âge de retraite, ne passent plus un seul jour dans leur établissement. Ils disparaissent même souvent sans dire au revoir à leur chef», renseignent un enseignant.
Ce n’est pas le seul « coup » que le nouveau patron des enseignements secondaires  a asséné aux anciens collaborateurs de Louis Bapès Bapès, ancien ministre des enseignements secondaires. Il a également programmé en 2016 le départ en retraite de près de 1000 agents de ce ministère, particulièrement ceux des services extérieurs. Avec publication immédiate de leur liste. Afin que nul n’en ignore ; ou ne tente de résister ou de négocier. «Du jamais vu dans l’administration camerounaise»,  frémit un fonctionnaire. Comme s’il avait le diable aux fesses, Ngalle Bibehe a, coup sur coup, retiré aux délégués régionaux et autres gouverneurs la tâche d’affecter les enseignants dans les différents établissements scolaires. C’est que cette formule décentralisée était l’objet de touts les négociations de dessous de table. Parce que chaque enseignant mis à la disposition du délégué régional pour utilisation, avait la possibilité «de bien parler», afin qu’on l’affecte dans un lycée «acceptable». Du coup, seules les grandes villes ployaient sous le faix d’une masse d’enseignants qui souvent se tournent les pouces. Comme dans ces lycées où l’on compte parfois jusqu’à 20 censeurs et autant de surveillants généraux. Alors que les enseignants des lycées de brousse ployaient sous le faix du travail que des  collègues pourtant affectés dans la région, ont abandonnés. Ces mesures en cascade font grand bruit au ministère. Et provoque des insomnies dans d’autres départements ministériels, au cas où il y aurait un effet boule de neige. C’est pourtant ce vent qui devait souffler partout. Pour le plus grand bien des jeunes qui frappent de toutes leurs forces, et  avec grands bruits, aux portes de la fonction publique.

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