Insécurité: Une cache d’armes découverte à la frontière Cameroun-Gabon

Les autorités du Gabon, notamment les ministres de la Défense (Ernest Mpouoho) et de l’Intérieur (Guy Bertrand Mapangou), ont affirmé face à la presse mardi dernier à Libreville, que les forces de défense et de sécurité gabonaises avaient mis la main mardi dernier, sur une importante cache d’armes dans le nord du Gabon, frontalier avec le Cameroun dans sa partie sud.[pagebreak] La cargaison découverte est composée de kalachnikovs, de mitrailleurs, de pistolets automatiques individuels, des lance-roquettes, des grenades à main, des mortiers et des minutions de diverses armes, selon Rfi. Ni la provenance, ni les propriétaires (ou plus explicitement les destinataires) de cet arsenal n’ont encore été clairement identifiés, mais l’on parle de deux suspects, tous étrangers, déjà arrêtés et mis en garde à vue. L’enquête ouverte devrait permettre de faire la lumière sur les raisons de la présence de cet armement « dans une île très peu fréquentée » du pays.
Le commandant de la gendarmerie nationale, le général Jean Ekoua, craignait hier sur les antennes de Rfi, que d’autres armes soient déjà dissimulées dans la capitale. « Ce qu’on a découvert aujourd’hui [mardi, Ndlr] c’est une chance pour nous, mais nul ne sait s’il y a d’autres armes qui sont déjà rentrées », indiquait-il. Sur les antennes de la même chaîne de radio française hier matin, les personnes interrogées affirmaient que le lieu où étaient parquées les armes se situe non loin de la frontière avec le Cameroun. Ces armes auraient-t-elles pu entrer dans ce pays voisin par le Sud du Cameroun ? Cette hypothèse n’est pas à exclure d’emblée, même si un troisième pays, la Guinée Equatoriale en l’occurrence, est également frontalière à ces deux pays au niveau de la ville de Kyé-Ossi dans la Vallée du Ntem. Cette actualité intervient à un moment assez sensible côté Gabon, avec le décès, récemment à Yaoundé, de l’opposant historique André Mba Obame, dont les partisans estiment que le pouvoir gabonais a quelque chose à avoir avec sa disparation. Disparition dont l’annonce a été à l’origine de violentes manifestations à Libreville. Au cours de celles-ci, les manifestants ont incendié l’ambassade du Benin dans ce pays.
Du côté du pouvoir gabonais, l’on semble convaincu que les armes dissimulées appartiennent aux lieutenants du défunt opposant Mba Obame. C’est d’ailleurs les renseignements à leur disposition qui auraient poussé les autorités à initier, deux jours plus tôt, l’opération de sécurisation du pays qui a débouché sur la saisie de ce matériel de guerre. Quelle que soit l’origine de ces armes et le but pour lequel elles se retrouvent dans le Nord du Gabon en tout cas, l’on ne devrait pas dormir sur les deux oreilles à Yaoundé. Le Cameroun doit rester vigilant, lui qui n’a aucun intérêt à voir éclater une crise politico-militaire dans ce pays frontalier. Le danger pèse donc autant sur le Gabon que sur le Cameroun, car, si les choses venaient à dégénérer de ce côté-là, ce serait un nouveau front qui va s’ouvrir pour l’armée camerounaise. Le troisième. Concomitamment avec ceux de l’Extrême-Nord et de l’Est.

Jean De Dieu Bidias

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