Le Nigeria affiche sa détermination dans la lutte contre Boko Haram

Un sommet dédié à cette question a été organisé hier par ce pays, à l’initiative de son président. Les chefs d’Etat des pays de la sous-région engagés dans la lutte contre les jihadistes sont réunis en sommet hier dans la capitale du Nigeria, Abuja. Depuis mardi, les chefs d’Etat major de ces cinq pays y sont déjà réunis : Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun et Bénin. Objectif, renforcer la coopération sécuritaire dans la lutte contre Boko Haram et finaliser leur plan de lutte contre l’insurrection jihadiste. Au menu également, la fameuse force armée africaine dont les contours sont encore flous. Les cinq chefs d’Etat major se sont réunis jusque tard dans la soirée de mercredi dernier pour s’entendre sur un plan de travail préparatoire à proposer aux présidents hier. Depuis qu’il a été investi président de la République fédérale du Nigeria il y a moins de deux semaines, Muhammadu Buhari s’est presque entièrement consacré à trouver des solutions concrètes à la lutte contre Boko Haram – en mettant en avant la carte de la coordination régionale – une première dans la politique nigériane.
Après une tournée au Niger et au Tchad, ainsi que sa participation au G7 en Allemagne pour plus de soutien international en matière de renseignement et de formation, l’organisation de ce sommet confirme, s’il en fallait encore la preuve, la volonté de Muhammadu Buhari d’agir rapidement. Alors que les soldats camerounais, nigériens et tchadiens ont engagé les combats contre la secte terroriste en janvier dernier, il s’agit aujourd’hui de définir un cadre plus formel pour le déploiement de la Force multinationale mixte (Fmm) qui associe le Nigeria et le Bénin sous l’égide de l’Union africaine. Avec cet ennemi commun, ces pays sont déjà contraints depuis des mois à plus de coopération, mais la force multinationale promise n’est pas encore sur pied. A terme, cette force africaine anti-Boko Haram doit compter 8 700 militaires, policiers et civils, avec un quartier général installé à Ndjamena. Mais son délai de mise en place, initialement prévu pour novembre, devrait être repoussé, malgré la volonté affiché du président nigérian de faire vite. Et son commandement sera assuré par un général nigérian.
Muhammadu Buhari « est très décidé, et les discussions que nous avons eues avec lui nous rassurent sur le fait que nous viendrons à bout de ce phénomène odieux », déclarait cette semaine Boni Yayi en visite à Paris. Le président béninois assure que la force militaire africaine contre Boko Haram sera à l’œuvre « très bientôt ». Mardi, Boni Yayi est allé jusqu’a préciser que les militaires béninois étaient « en stand by » en attendant une résolution de l’ONU.

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