Cameroun: Le DG du Chantier naval voudrait partir dans trois mois :: Cameroon

Les employés exigent un départ immédiat de Seoung Rok Yang. Robert Nkili était à Douala mardi.
Rien ne va plus au Chantier naval industriel du Cameroun (Cnic). Mardi 17 décembre dernier à 15h, avant de tenir une séance de travail avec tous les acteurs de la crise dans cette entreprise, le ministre des Transports (Mint), Robert Nkili, est accueilli par une foule d’ouvriers en furie. Ces personnels expriment le vœu de voir partir l’actuel Dg « qui a déposé un préavis de trois mois avant de quitter de son poste». L’ambiance délétère va impacter sur la réunion.
Le Mint donne immédiatement la parole aux délégués du personnel. Avant de s’exprimer, ceux-ci demandent que les responsables suspendus par le conseil d’administration quittent la salle. Nkamga Fotso, directeur de production et Mougnol Aboubakar, directeur financier et comptable, s’exécutent sur instruction du ministre. Dans la longue litanie de revendications, les délégués du personnel parlent de « détournement de marchés au Cnic, de navigation à vue à la direction financière, de non-respect des recommandations du gouvernement au sujet du recrutement d’un responsable commercial, d’inadaptation du Dg Seoung Rok Yang à l’environnement socioéconomique camerounais ».

Il faut signaler que la situation au Cnic influence toutes les activités de la place portuaire. Ainsi que l’ont constaté le Mint et sa suite lors d’une autre réunion avec tous les acteurs du secteur portuaire au Port autonome de Douala (Pad). Notamment la non livraison, par le Cnic de la drague « Chantal Biya » à son propriétaire, le Pad. « Envoyée en soudure depuis plus d’un an, la drague qui permettait de draguer le chenal du port de Douala n’a jamais été restituée », a signalé le directeur général adjoint du Pad. Et entretemps, l’ensablement du chenal continue. Ce d’autant plus que le dragueur belge Jean de Nul a suspendu l’exécution du contrat de dragage qui le lie au Pad jusqu’en juin 2014. Jan de Nul exige le paiement de ses arriérés qui s’élèvent à plus de 11 milliards de F. Par conséquent, les bateaux sont obligés de passer un peu plus de cinq jours à la bouée de base pour décharger une partie de leur cargaison avant d’entrer au Pad. Sinon, ils vont s’échouer.

Dégâts collatéraux
« 28 navires ont échoué en 2013 parce que les armateurs ne connaissent pas la cote du chenal du Wouri qui n’est pas dragué depuis plus d’un an », se plaint l’Union des consignataires. Le ministre Robert Nkili a instruit plus de concertation entre acteurs du secteur et c’est à l’Autorité portuaire nationale de préparer une réunion d’urgence dans ce sens. Il est demandé au Pad de remettre dans une semaine au plus tard le plan de règlement de la dette due à Jan de Nul. Et face aux employés en colère du Cnic, Robert Nkili, ayant par le passé présenté l’actuel Dg durant son installation comme l’oiseau rare, a eu ces propos : « Si on se rend compte que l’oiseau rare a des ailes cassées, il faut qu’il parte ».

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