Cameroun: La corruption n'est pas une fatalité :: Cameroon

« Zéro corruption, 100 % développement ». Tel est le thème sur lequel se célèbre ce 10 décembre, sous l’égide des Nations unies, la 10e journée mondiale de lutte contre la corruption.La signature, il y a dix ans aujourd’hui, de la Convention des Nations contre la corruption, marquait l’engagement irréversible des Etats à venir à bout de ce fléau à l’origine du mal développement. Le Cameroun, pour sa part, a pris l’exacte mesure de l’hypothèque que fait peser le phénomène rampant de la corruption sur ses perspectives de croissance et de développement. Aucun effort n’a été épargné dans notre pays pour sinon éradiquer, du moins réduire le plus possible la corruption et son impact négatif sur la société. Ayant fait de la rigueur et de la moralisation des comportements dans la gestion des affaires publiques les deux piliers de sa politique du Renouveau national, le chef de l’Etat, Paul Biya n’a eu de cesse de mobiliser le gouvernement, mais aussi le reste de la communauté

nationale, autour d’une lutte sans merci contre toutes les formes d’atteintes à la fortune publique. La volonté politique de combattre la corruption et les atteintes à la fortune publique est manifeste au Cameroun. Plusieurs structures ont été mises en place pour combattre énergiquement ce fléau « qui tue la Nation », ainsi que le proclamait un des slogans mobilisateurs de la croisade lancée il y a quelques années par le gouvernement. Outre le ministère chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, et notamment de la discipline budgétaire et de la régularité des actes de gestion des administrations publiques, des organes spécialisés fonctionnent au Cameroun : la

Chambre des comptes de la Cour suprême ; le Tribunal criminel spécial institué il y a deux ans en tant que dispositif de répression plus efficace et plus rapide dans les procédures concernant les affaires de détournement de deniers publics d’un montant d’au moins 50 millions de francs ; la Commission nationale anti-corruption

(CONAC) chargée de la prévention ; l’Agence nationale d’investigations financières (ANIF) ; les cellules ministérielles anti-corruption ; les agences de régulations de secteurs d’activités spécifiques telles que l’ARMP (marchés publics), l’ART (télécommunications) et l’ARSEL (électricité). Au regard du rang pas très honorable qu’occupe encore cette année le Cameroun au classement de l’ONG Transparency international (TI), il semble bien qu’il y ait loin de la coupe aux lèvres. Entre l’armature institutionnelle et juridictionnelle plutôt bien étoffée et la persistance de la corruption, véritable hydre dont les têtes repoussent à mesure qu’on les coupe, perdure un inquiétant hiatus. Après avoir bon an mal, depuis l’aube des années 2000, amélioré de façon remarquable son indice de perception de la corruption, le Cameroun fait du sur place, en pointant au 144e rang au classement TI 2013, le même qu’au classement 2012. Le président de la CONAC a vu, dans le dernier classement de Transparency, une interpellation de tous les Camerounais à l’intensification de la lutte contre la corruption et à la promotion de l’éducation civique. A l’occasion de cette dixième journée mondiale de lutte contre la corruption, la CONAC fustige la persistance, au sein de notre société, de la corruption qui pourrait anéantir les efforts du Cameroun engagé, sous l’impulsion du chef de l’Etat, Paul Biya, dans un vaste chantier de construction d’infrastructures susceptibles de booster le développement économique et social du pays. Au vu des résultats probants déjà obtenus par le Cameroun dans le cadre de la lutte contre la corruption, force est de reconnaître que ce fléau n’est pas une fatalité. La volonté politique, on l’a vu, ne fait pas défaut. Dans son discours de politique générale à l’ouverture du troisième congrès ordinaire du RDPC, le président de la République n’a-t-il pas réaffirmé : « Ma détermination à combattre ce fléau est totale […] la lutte contre la corruption va se poursuivre en s’intensifiant, sans complaisance, sans discrimination, indépendamment du statut social ou de l’appartenance

politique des personnes incriminées » ? La multiplicité des structures de lutte contre la corruption, à condition qu’existe entre elles une bonne synergie d’action, peut constituer un atout dans le maillage fin propre à cibler les diverses facettes du fléau.

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