Huit corps de jeunes découverts en zone anglophone au Cameroun

Les corps de huit jeunes hommes ont été découverts jeudi dans la zone de Menka, dans la région du Nord-Ouest anglophone camerounais, ont rapporté vendredi un député d’opposition et un témoin oculaire.
Huit corps ont été sortis de la brousse jeudi par des habitants de la localité de Menka, a indiqué à l’AFP un témoin présent sur place, tandis que des photos de corps sans vie ont circulé sur les réseaux sociaux vendredi.
Sur les photos circulant sur ces réseaux vendredi, on voit une dizaine de corps de jeunes hommes sur une route de terre, entourés d’un groupe d’habitants. Il n’était pas possible vendredi soir d’authentifier ces photos de source indépendante.
Selon des habitants de Menka, l’armée camerounaise a repoussé une attaque mi-mai dans la localité, et y est revenue dans la nuit de dimanche à lundi. Plusieurs jeunes sont portés disparus depuis, selon leurs familles.

Contactées par l’AFP, les autorités locales n’ont pas fait état de ces événements.
« Il y a eu des tueries à Menka par l’armée », a confirmé à l’AFP Nji Tumasang, député du premier parti d’opposition anglophone Social democratic front (SDF) de Santa, l’arrondissement où se trouve Menka.
« Nous pensons que ce sont à priori des civils puisqu’aucune arme n’a été trouvée sur eux. L’époux d’une militante de notre parti est parmi les victimes », a-t-il ajouté.

Dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les combats sont devenus quasi quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant de « forces de restauration » d’un Etat anglophone qui avait brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique.
D’abord cantonnés aux attaques contre les symboles de l’Etat (commissariat, gendarmerie), les séparatistes ont commencé début 2018 à kidnapper des fonctionnaires, des francophones et à s’en prendre aux entreprises étrangères qu’ils accusent de soutenir Yaoundé.

Les autorités camerounaises ont répondu par la force, déployant un important dispositif sécuritaire dans ces deux régions.
Le 17 mai, les Etats-Unis ont accusé l’armée camerounaise d’ »assassinats ciblés » en régions anglophone et les séparatistes de « meurtres de gendarmes ».
Jeudi, les autorités ont répondu en indiquant que les forces de sécurité « ont toujours gardé à l’esprit, avec professionnalisme et rigueur, les règles d’engagement et du droit international humanitaire », réfutant les accusations d’exactions formulées par des ONG et les populations.
Selon le centre International Crisis Group (ICG), « au moins 120 » civils et « au moins 43 » membres des forces de sécurité ont été tués depuis fin 2016. Le bilan côté séparatistes est inconnu.

Avec AFP

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