Cameroun – Nécrologie: Incertitudes sur le sort d’Etoundi Oyono

Une information faisant état du décès du directeur général du Port autonome de Douala à Paris a fait le tour des médias sans que les membres de la famille ne puissent l’infirmer.
Il est 16 heures ce 24 juillet 2016, quand les médias sociaux commencent a rapporté le décès d’Emmanuel Etoundi Oyono. « Incroyable! Le DG du Port de Douala, Emmanuel Etoundi Oyono décédé? », lance un journaliste. 237online.com Une heure plus tard, c’est au tour d’un autre de déclaré de façon affirmative : « Emmanuel Etoundi Oyono est mort à Paris il y a 2 heures ». Un troisième internaute croit savoir que « Le DG du Port autonome de Douala, Emmanuel Étoundi Oyono est décédé ce jour après un long combat ! Que la terre de nos ancêtres lui soit légère ». Seulement, au domicile du DG du PAD sis au lieudit « Nouvelle route Bastos », quartier résidentiel à Yaoundé, il n’y a pas une ambiance de deuil à l’arrivée du reporter du « Quotidien de l’économie » dans la journée du 24 juillet aux alentours de 17h. Le portail de couleur verte est fermé. Mais des personnes devisent dehors. Celui qui se présente comme étant le gardien de la demeure du DG déclare à une dame âgée venue aux nouvelles : « c’est Vision 4 [Chaîne de télévision privée basée à Yaoundé] qui a annoncé que le patron est mort. Mais nous ici, on est au courant de rien. Moi je n’ai pas reçu une nouvelle dans ce sens. La fille du patron nous a même dit qu’il a regardé la télé aujourd’hui à 11h là-bas à l’hôpital en France ». A son tour, la dame va s’exclamer, maudissant « Vision 4 ». « Il va mourir comme tout le monde mais de là à vite annoncer sa mort alors que ce n’est pas vrai c’est grave. C’est une tante à Mbalmayo qui m’a appelé en pleurs en disant que Emma [diminutif d’Emmanuel] est mort. Je vais la rappeler pour lui dire que ce n’est pas vrai ». Elle se saisit de son téléphone portable et appelle un interlocuteur pour démentir ce qui ressemble à une rumeur. Puis, elle s’engouffre dans la villa dont le portail vert est fermé après elle à tour de clé. Mais les allers et venues n’arrêtent pas. Commence un ballet incessant de personnes qui viennent s’enquérir de l’état de santé du DG. Le gardien assène toujours la même réponse aux visiteurs : c’est faux. Arrive un monsieur qu’on présente très proche d’Etoundi Oyono, qui, lui, confirme à mots voilés le décès de la personnalité. « Kiki [la fille du DG du PAD qui l’a accompagné suivre des soins à Paris] nous a dit avant-hier que ça ne va pas. Qu’on a plongé son père dans un coma mais que depuis hier jusqu’à ce dimanche, il ne s’est preuve de laxisme en fermant les yeux sur des créanciers de la défunte BIAO par exemple, qui revendaient des propriétés pourtant mises en gage auprès de la banque en cas de défaut de remboursement. C’est une attestation de non délivrance délivrée le 8 décembre 1997 au défunt président de la Commission nationale anticorruption, à l’époque des faits secrétaire général à la présidence de la République, qui a attiré l’attention des enquêteurs. Endetté auprès de la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (Biao) à hauteur de 131 millions de FCFA après avoir hypothéqué un immeuble non bâti, M. Tessa n’a jamais remboursé cet argent du fait de la faillite de la Banque. Pis, il a revendu le terrain hypothéqué à un certain Zogo Andela pour un montant de 64 millions de FCFA. C’est après acquisition que le nouveau propriétaire se rendra pas réveillé ». Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, les nouvelles étaient contradictoires au sujet du sort d’Etoundi. Mais l’opinion se souvient que ce n’est pas la première fois que le DG du PAD est annoncé mort. Il y a quelques semaines, des rumeurs persistantes ont circulé dans cette veine. Que nenni. Le 21 septembre 2015, Emmanuel Etoundi Oyono, avait quitté le Cameroun pour une mission d’un mois à l’étranger. Il n’était rentré au Cameroun que trois mois après pour cause de maladie. Mais durant cette période de vacance, un intérimaire avait été nommé par le Conseil d’administration le 11 décembre 2015, en la personne du DG adjoint, Charles Michaux Moukoko Njoh. Revenu à Douala le 22 décembre 2015, Emmanuel Etoundi Oyono avait repris ses fonctions. En rappel, c’est également au cours d’un conseil d’administration extraordinaire tenu en mars 2012 que M. Etoundi Oyono avait été retenu comme le directeur général du PAD. Ledit conseil extraordinaire avait mis à la porte Jean Marcel Mounoumè Dayas, qu’on présentait alors comme grand absentéiste à son bureau du PAD.

Sylvain Andzongo

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