Cameroun – Manuel scolaire: Les matières non nécessaires supprimées

Pr Marcelin Vounda, Secrétaire permanent du Conseil national d’agrément des manuels scolaires et matériels didactiques.
En jetant un coup d’œil sur l’avis pour à manifestation d’intérêt pour l’agrément des manuels scolaires pour l’année scolaire 2018/2019, on note une nette diminution du nombre de ces manuels dans le primaire et la maternelle…
C’est une instruction du Premier ministre contenue dans le décret du 23 novembre 2017, et elle résulte du constat fait dans une circulaire du PM le même jour constatant une marchandisation du manuel scolaire, et la logique de la marchandisation, c’est la multiplication de l’offre de manière artificielle. Nous avons opéré de manière à faire en sorte que toutes les matières artificiellement éclatées qui ont des domaines de connaissance contiguë soient mises ensemble. On a supprimé les matières qui n’étaient pas nécessaires ou qui n’existaient pas. Exemple, promotion du bilinguisme était une matière qui donnait lieu à un manuel. On a également fait des manuels transversaux pour deux classes. Quand vous parlez de TIC à un enfant de la SIL, il n’y a pas de grande différence entre son manuel et celui de son camarade du CP. On a donc fait des manuels transversaux, regroupé les matières contiguës et supprimé les matières inutiles et sans existence sur le plan épistémologique. D’où la diminution constatée. On est ainsi passé de 11 à 3 manuels à la maternelle, de 11 à 7 dans le primaire francophone et de 8 à 6 dans le primaire anglophone. Tout cela, sans préjudice sur la qualité du contenu des manuels.

Le même travail va-t-il être fait en ce qui concerne l’enseignement secondaire ?
Oui absolument. Tout ce qui peut être regroupé va l’être, pas de façon artificielle mais de manière technique au regard de la proximité entre les disciplines et les matières qui ont été artificiellement éclatées. C’est le même principe qui va être appliqué au secondaire.

Comment s’assurer du respect de cette démarche, quand on sait qu’il y a des établissements ou même des enseignants imposent on ne sait trop comment, des ouvrages aux élèves et aux parents ?
La première chose qu’il faut remarquer, c’est que les gens doutaient de la volonté du PM à faire appliquer le texte qu’il a lui-même signé. On a la garantie que le PM est déterminé à ce que l’ordre revienne dans le secteur du manuel scolaire. On a dans l’attitude du PM la réponse à votre question. Il faudra être suicidaire pour oser se mettre en travers d’une décision du gouvernement. Et les enseignants et les chefs d’établissements qui tenteraient de s’opposer à cette mesure, seront en situation de s’opposer à une directive du PM. Ils devront en tirer toutes les conséquences.

Alfred MVOGO BIYECK

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