Cameroun: Les recherches se poursuivent à la Gare d’Eséka

Après le départ des engins, les hommes en tenue continuent les fouilles, alors que les ouvriers s’activent à réparer les rails.
C’est sur le quai de la gare voyageurs d’Eséka que certains wagons ont fini leur course folle. Certains endommageant un peu la petite barrière. 237online.com Non loin de là, d’autres wagons, froissés ou éventrés, gisent. Sur le sol, des effets divers de passagers qui ne s’en soucient plus. Un bavoir  et une chaussure de bébé par-ci, des vêtements par-là. Plus loin encore, une montre dont les aiguilles sont calées à 14h17… Des boulons éparpillés de part et d’autre, des amas de ferraille. A quelques mètres de là, dans deux autres wagons, déplacés pour libérer la voie ferrée, des signes qui témoignent de la bonne ambiance qui régnait dans le train avant le drame. Des biscuits sur une table, une barre chocolatée à peine entamée, des bouteilles d’eau et de jus, des vêtements posés sur les sièges… Ici, sept épaves de wagons sont visibles et le lieu est pratiquement devenu  un  lieu  de  pèlerinage où,même ceux ayant été témoins de l’accident du vendredi 21 octobre viennent encore se recueillir. Pourtant, tous sont d’accord que la vie doit reprendre. C’est pourquoi ils n’hésitent pas à encourager les ouvriers à pied d’œuvre pour réparer la voie ferrée.  Et ce n’est pas qu’ici qu’on travaille. En effet, à quelque 400 mètres de la gare, les équipes des forces de défense et de sécurité continuent de chercher des passagers, ou ce qu’il en reste dans les quatre wagons qui se sont retrouvés dans un ravin. Les engins du génie militaire ont quitté les lieux quelques heures plus tôt, après avoir déblayé les lieux et relevé ou déplacé les voitures. Une action qui visait à faciliter la tâche aux pompiers, gendarmes, militaires et policiers qui fouillent les wagons un à un, siège après siège. Ceci sous le regard des riverains, qui, eux aussi, espèrent encore un miracle. Les odeurs de sang mélangé à la boue ne découragent personne. Surtout pas cette dame qui porte des rafraîchissements aux hommes en tenue. Encore moins cet anonyme qui est venu déposer une gerbe de fleurs sur ce site qui semble le plus macabre de l’accident. Une fine et subite pluie apporte un peu de répit à ces hommes dont la plupart sont pratiquement sur le site depuis vendredi. Une pause qui se prend sous le hangar de fortune. Malgré la fatigue qui se lit sur le visage des uns et des autres, la détermination à boucler ces recherches est  perceptible chez tous. Ils retournent dans les wagons aussitôt que la pluie s’arrête, ramassant au passage des cartes d’identité et autres effets personnels des passagers.

Jocelyne NDOUYOU-MOULIOM

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