Cameroun: Cinq agriculteurs emportés par les eaux de la Bénoué

Personne entrain de se noyer

Cinq agriculteurs ont été emportés par les eaux de la Bénoué le week-end dernier. Le village porte le deuil.
Le 31 mai 2016, peu après 9 h, une vive émotion s’empare de nouveau de Karna Manga. Les populations de la petite bourgade située à neuf kilomètres de l’arrondissement de Mbé viennent d’apprendre la découverte du corps sans vie de Bonaventure Bairi, trois jours après le drame. Flash-back sur la tragédie. Selon Waga Ressala, chef du quartier Tupuri, ces paysans s’étaient rendus comme d’habitude à leurs champs samedi dernier. Peu après 14 heures, la pluie qui a commencé il y a une heure plutôt devient de plus en plus violente. Les hommes demandent à leurs épouses de les devancer. Ce qu’elles font. Mais arrivées à la rivière « la Bénoué », elles entrent dans le lit du fleuve pour traverser. Une fois au milieu, elles se rendent compte que le torrent est violent. L’eau monte. Leurs époux ont juste le temps d’arriver au moment où elles sont emportées par le courant. Ils se jettent à leur tour pour les sauver. Le drame survient. Deux hommes et quatre femmes périssent. L’une des femmes était presque à terme. Un paysan aura la vie sauve grâce à sa bravoure. « Je me suis accroché à une racine d’arbre, c’est là qu’on m’a retrouvé », confie Djonga Temoua, 31 ans, le seul rescapé. Mais, son épouse Mailawe, âgée de 26 ans et sa belle-sœur, tout juste venue de Douala, n’auront pas le même sort que lui. Jusqu’à hier, aux alentours de 13h au moment où on quittait les lieux, seul le corps de Bonaventure Bairi était retrouvé à cent mètres du lieu du sinistre. 237online.com La dépouille était en état de décomposition avancée.
Les autres villageois effectuent les recherches pour retrouver les autres corps. Ce mardi était pourtant jour de grand marché pour ces paysans. Mais, il pèse une ambiance lourde dans le village. Les visages sont serrés. Et les villageois qu’on rencontre ont les traits tirés. Personne n’est allé au champ depuis le drame. Tous cherchent « leur frères et sœurs disparus ». La consternation est partagée au sein de la population. Kopele, âgé de 34 ans, est inconsolable. Il prie le ciel qu’il retrouve au moins le corps de Maiyoumou, sa jeune épouse âgée de 26 ans. Le chef du quartier Tupuri de Karna Manga est partagé entre la tristesse et l’inquiétude. A l’ombre de l’arbre où il a rassemblé tout le quartier, ils discutent de la conduite à tenir. « C’est la première fois que cela nous arrive», confesse-t-il aux oreilles de Yacouba, sous-préfet de Mbé, venu aux nouvelles après avoir appris qu’un corps a été retrouvé non loin de la rivière. Ce village de paysans compte 400 âmes environ.

1. Mailawe, 26 ans, épouse Djonga Temoua.
2. Maiyaye, 28 ans
3. Maiyoumou, 26 ans
4. Mairiga, 40 ans, épouse Bonaventure Bairi

Alain MAZDA

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