Le rythme d’endettement du Cameroun inquiète le Fmi





Au terme de la visite effectuée au Cameroun par une de ses délégations jusqu’au 30 juin 2014, le Fonds Monétaire International s’est dit inquiet du rythme d’endettement de celui-ci.[pagebreak] Une inquiétude inhérente aux effets pervers dudit endettement sur sa stabilité financière et également sur la pleine réussite de son programme de développement.
Si jusqu’alors le fardeau de la dette du Cameroun était resté faible, cela était dû au vaste allègement de sa dette obtenu en 2006, suite à l’atteinte u point d’achèvement de l’initiative Ppte. Mais loin de capitaliser cet état de fait, le Cameroun a depuis peu entrepris de développer à un rythme rapide son niveau d’endettement. Toutes choses qui, de l’avis des experts du Fmi constituent des menaces certaines sur la viabilité du financement de son économie et, partant sur l’accroissement du risque lié audit endettement.

A preuve, il est passé au niveau de la dette extérieure de «faible» à «modéré», en raison de son augmentation pour son caractère non concessionnel. Du coup, on projette un doublement de la dette publique globale devrait doubler en pourcentage du Produit Intérieur Brut, entre 2012 et 2019. Et eu égard à la forte dépendance de notre pays à l’égard des recettes émanant du pétrole, un déficit public de 4% du PIB a été enregistré en 2013.
Situation engendrée par la baisse des revenus pétroliers du fait de la stabilité des volumes produits et des prix sur le marché international, alors que les coûts de productions ont augmenté. Officiellement, le gouvernement reconnait que la dette publique a atteint 20% du PIB. Dans le même temps, le rapport de l’institution de Bretton Woods fait ressortir, que la solution à ce problème, ne peut être, en l’état actuel des choses, d’activer le levier de la fiscalité.

Ajustement budgétaire
Le Fmi pense ainsi, que l’orientation budgétaire pour l’année 2014 nécessite un ajustement et que les risques y afférents doivent être traitées sans délai pour éviter une nouvelle accumulation de la dette intérieure qui minerait la viabilité budgétaire. Dans cette optique, le Fmi a prescrit l’amélioration de la performance des recettes non pétrolières, sinon le performance globale de l’économie s’en trouvera plombée par une base d’imposition peu élargie.

En somme, il s’agit plus que jamais d’élaguer l’administration fiscale de ses travers pour en faire une administration toujours en quête de meilleures performances. Dans la foulée, il n’est pas de la qualité de la dépense publique qui devra être revue en privilégiant l’investissement productif non sans que ledit investissement soit clairement identifié. Poussant plus loin ses suggestions, le Fmi a édicté à l’occasion une approche à trois volets : un nouveau cycle de sélection des projets pour identifier les projets à fort impact sur la croissance et la réduction de la pauvreté, et le démantèlement des projets non essentiels, l’intégrité de la gestion des finances publiques doit être renforcée, y compris l’approvisionnement concurrentiel pour générer plus de dépenses avec un ratio coût-efficacité plus important, et (les modalités de la nouvelle dette doivent être plus favorables.

Fort heureusement, le Fmi reste quelque optimiste quand à la perpétuation de la croissance qui devrait se stabiliser à 5,5% jusqu’en 2015, mais elle devrait être insuffisante pour permettre l’atteinte des objectifs de politique économique et d’émergence que s’est fixés le Cameroun. Une solution est entrevue dans une intervention plus marquée du secteur privé. Mais celui-ci, constate le Fmi, souffre encore d’un déficit de financement, et le système financier qui se remet à peine d’un déséquilibre, ne peut répondre que moyennement aux sollicitations.

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