Cameroun: Les religions dans le viseur du pouvoir

En appelant ses collaborateurs réunis à Yaoundé la semaine dernière à plus de vigilance, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation leur a demandé d’ouvrir des enquêtes sur les confessions religieuses.
Parmi les recommandations fortes de la première conférence semestrielle des gouverneurs de régions dont les travaux ont pris fin jeudi, 21 juillet 2016, des investigations sur les organisations religieuses. 237online.com Il s’agit, a fait savoir le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), René Emmanual Sadi, de garantir la liberté de culte, non sans être vigilant sur le discours de certains dignitaires religieux. Car, aujourd’hui, le culte des Camerounais est sujet à plusieurs questionnements. Le Minatd a dit attendre, dans les meilleurs délais, les rapports de l’enquête prescrite sur les églises, pour disposer d’une meilleure connaissance dans l’évaluation de la situation et du fonctionnement de ces associations religieuses. Si René Emmanuel Sadi soutient que la liberté de culte est constitutionnelle, il martèle qu’elle est adossée sur la responsabilité. Raison pour laquelle, il a surtout appelé aussi à la consolidation de l’Etat de droit et la promotion des libertés publiques. 237online.com Au cours du conseil de l’administration du territoire tenu à Yaoundé, du 19 au 21 juillet, il a clairement été rappelé aux gouverneurs que les libertés sont des acquis de l’Etat moderne à préserver par l’autorité administrative. Car, «il nous semble aussi que l’impératif du respect des exigences du droit n’est pas compatible avec la nécessaire préservation de la puissance publique. Celle-ci n’est ni une puissance illimitée, encore moins une puissance absolue, mais bien une puissance encadrée par le droit et mise au service de l’État dans l’intérêt des citoyens usagers et pour le progrès socio-économique et le développement de notre pays», a fortement indiqué René Emmanuel Sadi.

PAIX ET COHÉSION SOCIALE
A la suite de quoi, le Minatd a demandé à ses collaborateurs d’avoir toujours à cœur la nécessité de promouvoir, en permanence, un dialogue constructif avec les dirigeants politiques et les leaders d’opinion. Les gouverneurs doivent le faire notamment, en se laissant guider par l’indispensable équilibre entre la promotion des libertés publiques, la nécessité du maintien de l’ordre et la préservation de la paix et la cohésion sociale. «Il revient, dès lors, à l’autorité administrative dépositaire de la puissance publique, dans son unité de commandement, de se soumettre au droit et de savoir concilier, à chaque fois, dans l’exercice de ses fonctions, les exigences d’ordre sécuritaire avec celle relative à l’expression et à la promotion des libertés inhérentes à l’État de droit», souligne le ministre Sadi. Lequel réitère aux patrons des régions leurs responsabilités en matière de gestion et d’organisation des réunions et manifestations publiques dont il dit que «d’aucuns semblent ignorer ou feignent d’oublier que la liberté de réunion et de manifestation publique, bien qu’étant des libertés fondamentales inscrites dans notre Constitution, restent cependant des libertés encadrées par le droit». 237online.com En guise de conseil, il prévient les autorités administratives d’éventuelles situations de provocation dont ils pourraient être l’objet dans les différents fronts de la sauvegarde de la sécurité et de l’intégrité de l’Etat. Placée sous le thème «Autorité administrative, mise en œuvre du Plan d’urgence triennal, gouvernance locale et l’État de droit», la première conférence semestrielle des gouverneurs a donc naturellement abordé les projets en cours à travers le pays. Pour lui, il convient de sensibiliser les populations sur le bien-fondé des projets dans l’optique d’obtenir leur adhésion. Toutes mesures visant à lutter contre l’insécurité d’où qu’elle vienne de manière ferme mais dans le respect des lois et règlements de la République. Il en est de Boko Haram comme du grand banditisme. C’est pourquoi le ministre demande de rester éveillé chaque jour davantage. Quant à l’épizootie de grippe aviaire, même si la situation est sous contrôle, le ministre a fait remarquer qu’il s’agit bien d’un secteur vital pour l’économie et que pour cette raison, le secteur avicole mérite un appui et un suivi des pouvoirs publics. Les gouverneurs doivent à cet effet, encourager et sensibiliser les grands aviculteurs sur l’impérieuse nécessité de souscrire des polices d’assurance pour parer à toute éventualité en cas de catastrophe.

Arthur L Mbye

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