Cameroun: Les circuits de blanchiment d’argent

Liasse d'argent CFA

De gigantesques patrimoines immobiliers érigés à coût de milliards distraits des caisses de l’Etat. a proposition de loi soumise à la promulgation du chef de l’Etat, sur la pénalisation de la filouterie de loyer, démontre clairement que les oligarques qui tiennent le pays en otage, vivent dans une autre planète et sont déconnectés des réalités du pays.
Cette démarche qui vise à optimiser les revenus de leurs gigantesques patrimoines immobiliers érigés à coût de milliards pillés des caisses de l’Etat, étant la preuve d’une fracture sociale entre les cupides nantis qui font feu de tout bois, et les couches marginalisées, condamnées à une éternelle clochardisation. Depuis que les institutions financières internationales et les gouvernements occidentaux, échaudés par les conséquences des évasions fiscales qui font tanguer l’économie mondiale ont décidé de mener une chasse coordonnée contre les trafiquants de devises, les mystérieux nouveaux milliardaires du Cameroun ont du mal à stocker les milliards volés dans les caisses publiques et comptes codés des paradis fiscaux. 237online.com Certains qui ont eu le flair de cette bourrasque, ont rapidement soit vendu les châteaux qu’ils avaient en Occident – comme Marafa Hamidou Yaya avant son arrestation – soit retiré sous plusieurs formes avec différents stratagèmes, des centaines de milliards volés qu’ils ont actuellement du mal à consommer. C’est ce qui justifierait la présence des mallettes d’argent, des matelas bourrés de billets de banque et des caches dans les plafonds de châteaux des ministres, sécurisés par des citadelles imprenables. Alors que leurs enfants oisifs exilés en Occident se distinguent par une insolente ostentation de richesse et par une révoltante gabegie à travers une course folle à la dilapidation qui aiderait à épuiser des réserves de milliards qui sont désormais encombrants pour leurs parents, ces derniers semblent avoir opté pour des investissements à tout vent, pouvant moins attirer l’attention de l’opinion et des fins limiers de l’Opération Epervier, eux-mêmes plongés dans cet insupportable stress qui accrédite l’adage selon lequel, l’abondance des biens est parfois source de nuisances. Hystérie collective Pour ces compatriotes qui ne savent que faire des milliards volés dans les caisses de l’Etat, investir dans la construction des immeubles et châteaux dans les villes touristiques, à Douala, à Yaoundé, à Kribi, et pour certains dans leur village, est l’une des stratégies. Les parkings de luxueuses villas étant pleins de monstres vrombissants de prestigieuses marques, ces malheureux riches se sont orientés à l’achat des terrains tournant parfois à la conquête des villages périphériques entiers de grandes villes. Philémon Yang, Ayang Luc, l’incontournable Mebe Ngo’o, Eyebe Ayissi, Mama Fouda, Cavaye Yéguié Djibril, Fame Ndongo, Amadou Vamoulké et autres, détiendraient de vastes propriétés en milliers d’hectares à Simbock, Nkol Nda, Nkolmeyang, Messamendongo, Mfou, Soa, Nomayos, Nkolbisson et autres localités périphériques de la capitale où ils utiliseraient des ouvriers mal payés dans différents domaines d’élevage et d’agriculture. Pour certains comme Mebe Ngo’o, ces propriétés hors du centre de la capitale, sont des lieux de cache étroitement gardés des centaines de véhicules distraits à l’Etat. Il est donc facile de comprendre pour quelle raison tous les corps de l’Etat veulent s’entourer de l’immunité parlementaire qui devient l’unique bouclier de protection, pouvant garantir une relative sécurité. 237online.com Mais comment ne pas croire que les seuls bénéficiaires de cette hystérie collective des délinquants milliardaires pourraient à long terme, être les vendeurs de terrain qui ne manqueront pas de récupérer ces propriétés, lorsque les acheteurs qui ne devraient plus être des omnipotents de demain, seront obligés de s’enfuir du pays pour sauver leur peau ? On pourrait alors dire avec raison que biens mal acquis ne profitent jamais.

Ekani Ebela

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