La situation des réfugiés nigérians au Cameroun préoccupe le HCR

Des réfugiés dans un camp

Le Haut-commissaire assistant de l’organisme onusien est en visite dans le pays du 3 au 4 juillet 2017.
Le Haut-commissaire assistant chargé de la protection des Nations unies pour les réfugiés, Volker Türk, effectue depuis le 3 juillet 2017, une visite officielle au Cameroun. L’objectif est de rencontrer les autorités camerounaises pour échanger sur le programme d’assistance et de protection des réfugiés nigérians installés dans l’Extrême-Nord. Pendant son séjour au Cameroun, M. Türk aura d’importantes rencontres avec les plus hautes camerounaises, les représentations des pays donateurs, et l’équipe humanitaire pays. Au Cameroun, le HCR assure la protection et l’assistance de près de 369 824 réfugiés et demandeurs d’asiles vivant pour la plupart dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord. Les interventions du HCR ciblent également près de 223 600 personnes déplacées internes et des populations hôtes. Cette visite intervient dans un contexte où, les gouvernements de la République du Cameroun et de la République Fédérale du Nigéria et le HCR ont signé, le 02 mars 2017 à Yaoundé, l’Accord tripartite relatif au rapatriement librement consenti des réfugiés nigérians vivant au Cameroun. Cet Accord établit les conditions, procédures et modalités pour le retour volontaire dans leur pays d’origine, d’un peu plus de 85 000 réfugiés nigérians (dont 72% dans le camp de Minawao) vivant dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Il garantit que le rapatriement, qui est une décision volontaire, n’interviendra que sur la base de la volonté librement exprimée des réfugiés et respectera les conditions de sécurité et de dignité pour leur retour au Nigéria. Les réfugiés qui n’opteront pas pour le rapatriement volontaire ne seront par ailleurs ni directement, ni indirectement contraints à retourner au Nigéria et leur statut de réfugié continuera à être reconnu par les trois parties à l’Accord. Cependant, le Cameroun est accusé par le HCR d’avoir déjà procédé au retour forcé vers le Nigéria de plus de 2 600 réfugiés qui avaient trouvé refuge dans des villages frontaliers nigérians. Le HCR est particulièrement préoccupé par le fait que ces retours forcés se sont poursuivis sans relâche après la signature d’un accord tripartite par les gouvernements du Nigéria et du Cameroun, ainsi que le HCR à Yaoundé le 2 mars dernier, pour faciliter le retour librement consenti des réfugiés nigérians lorsque les conditions le permettent. A l’intérieur du Nigéria, les équipes du HCR ont reçu des témoignages au sujet des troupes camerounaises ayant renvoyé des réfugiés contre leur gré – sans même leur laisser le temps de récupérer leurs biens. Dans un incident survenu le 4 mars, environ 26 hommes, ainsi que 27 femmes et enfants, ont été renvoyés depuis la ville frontalière camerounaise d’Amtide, dans le district de Kolofata, où ils avaient trouvé refuge, selon les équipes de suivi du HCR dans les régions frontalières. Dans l’Etat nigérian de Borno, certains réfugiés ont été arrêtés lors d’une offensive militaire contre les insurgés de Boko Haram dans les montagnes de Mandara du côté camerounais de la frontière. Puis ils ont été transportés dans des camions vers un camp de déplacés à Banki. Parmi les personnes renvoyées contre leur gré se trouvaient un enfant âgé d’un an et une femme enceinte de neuf mois qui a accouché le lendemain de son arrivée à Banki. Volker Türk est la deuxième personnalité de l’Unhcr, et a occupé plusieurs fonctions stratégiques dans l’organisation. Il est de nationalité allemande.

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