Dette publique: 3000 milliards dorment à la Caisse autonome d’amortissement (CAA)

La question des soldes engagés non décaissés a été évoquée le 8 juin 2018 à Yaoundé, lors de la clôture des conférences de programmation des décaissements sur les projets à financements extérieurs sur la période 2019-2021.
«Nos partenaires ont manifesté leur totale disponibilité à accompagner et à soutenir le Cameroun, en commençant par travailler sur les soldes engagés non décaissés. Plus de 3000 milliards de FCFA se trouvent actuellement à la Caisse autonome d’amortissement (CAA). Ce montant mérite d’être géré convenablement de telle sorte que les engagements juridiques antérieurs fassent l’objet d’une utilisation financière et d’une réalisation physique. »
Ainsi s’est exprimé le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, à l’issue des travaux qui ont duré cinq jours à Yaoundé. En effet, dans l’implémentation de l’investissement public, le Cameroun se singularise par le fait qu’en dépit de la disponibilité des fonds mobilisés auprès des bailleurs de fonds internationaux, les financements alloués à l’exécution de nombreux projets peinent à être débloqués.
Aussi, ces conférences tenues pour la première fois au Cameroun à la suite de la 2ème revue du Programme économique et financier adossé sur la Facilité élargie de crédit, ont connu une forte participation des partenaires au développement et des coordonnateurs de projets. Sur les 200 projets attendus, 150 projets ont été examinés, a indiqué le directeur général de l’Economie et de la Programmation des investissements publics, Isaac Tamba, lors de la présentation du bilan provisoire des travaux. A l’issue de cet exercice, il a été recommandé, entre autres, d’effectuer un audit général des projets à financement extérieur (Finex) au Cameroun et d’assurer une meilleure maîtrise de la programmation des décaissements en vue du respect du cadrage budgétaire.
Selon la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun, Elisabeth Huybens, « cet exercice a permis d’avoir une photographie approfondie du stock de la dette de l’Etat. Ce qui a permis de constater qu’une bonne partie de la dette n’est pas productive. C’est-à-dire qu’il y a des projets qui ne s’exécutent pas bien et ne se réalisent pas au rythme qui a été convenu. Par conséquent, cette dette ne contribue pas aux investissements et à la croissance de l’économie. Il est dès lors important que le gouvernement et les partenaires financiers prennent des mesures quant à la suite à donner à ces projets dont l’exécution pose problème. »
Il faut dire que si les financements extérieurs contribuent énormément à la réalisation des investissements publics au Cameroun, leur utilisation induit aussi une augmentation du taux d’endettement et impacte le solde budgétaire du pays. De ce fait, Alamine Ousmane Mey indique : « Il est important que les décaissements puissent être bien planifiés (…). L’idée n’est pas de freiner de manière indue les décaissements, mais de les gérer et les réguler en totale transparence avec nos partenaires, ce qui permet d’assurer une meilleure efficacité de la dette, une meilleure utilisation des ressources et d’achever les projets initiés dans les délais les plus raisonnables. »

Thierry Christophe YAMB

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *