Tuerie d’Orlando : une controverse d’un nouveau genre

Contre toute attente, voici un sujet indélicat, du moins vu du Cameroun,  qui à nouveau, alimente ces derniers temps, des controverses dans les chaumières.
Il s’agit, certains l’ont imaginé, de la question de l’homos*e*xualité. Tout est parti de la concomitance de quatre éléments. Le premier élément est  une effroyable tuerie d’homos*e*xuels, 50 précisément et presqu’autant de blessés,  survenue dans la nuit du 12 au 13 juin 2016. Le deuxième élément est la nature de la cible, la communauté dite LGBT (lesbiennes, gays, bis*e*xuels, transgenres), en somme, des pédés pour parler prosaïquement. Le troisième élément, est le lieu de survenue de l’horreur. Une ville de l’Etat de Floride, une des entités fédérées des Etats Unis d’Amérique. Et quatrième élément, l’identité du tueur. Un certain Omar Mateen qui, lors de la commission de son forfait a quand même trouvé le temps de décliner à la Police, son allégeance à l’Etat islamique. Le fameux daesh, Etat fantôme peuplé d’écervelés d’une divinité qu’ils appellent aussi Allah.
La mise en relief de ces quatre éléments, figurez-vous, n’est pas gratuite. Elle permet simplement d’affecter rationnellement des justifications aux innombrables réactions, d’aucunes solidaires, d’autres pas, qui fusent de part le monde. Les uns  s’émeuvent de la tuerie humaine et c’est tout. D’autres applaudissent des deux mains parce que des pédés ont été décimés et trouvent que pour une fois daesh a fait œuvre utile. 237online.com D’autres encore se sentent obligés, bien que se foutant royalement de la cause des pédés,  d’exprimer leur solidarité  pare ce qu’il s’agit des Etats Unis. Et il ya ceux qui, plus réservés,  préfèrent même s’abstenir d’exprimer leur solidarité aux Etats Unis, pourtant objet de la tuerie la plus massive après le 11 septembre 2001, juste pour échapper à la confusion qui laisserait penser qu’ils donnent une caution à l’homos*e*xualité. Beaucoup d’Etats africains sont visiblement dans cet embarras, dont la raison d’être n’a pas tardé à se révéler. Les auditeurs de RFI ont certainement écouté la réaction de Me Alice NKOM, une compatriote,  diffusée le 14 juin 2016 en ces termes, je cite : « On a l’habitude ici de voir les chefs d’Etats, qui sont chargés de la sécurité des personnes et des biens, faire très, très, très peu cas des homos*e*xuels, comme s’ils n’étaient pas des êtres humains, comme s’ils n’étaient pas sur leur ressort territorial de protection (…)  Si on n’est pas solidaire dans une circonstance comme celle-ci, alors quand ? »

Ce qui trahit cet appel en apparence humaniste, c’est la subtile intention de récupérer un sujet d’émoi international pour en faire un levier politique de progression d’une cause controversée. Comme quoi, à quelque chose, malheur est parfois bon. A qui faut-il donc être solidaire ? Au peuple américain amputé sauvagement d’une cinquantaine de ses vigoureux citoyens, ou alors à la communauté homos*e*xuelle ? RFI, média du pays du mariage pour tous, en favorisant ce glissement se montre-t-elle suffisamment respectueuse des mœurs africaines dominantes ? Visiblement non. Et sans le savoir, en prenant prétexte d’un sujet de légitime consternation pour forcer émotivement la main aux africains, la démarche participe malheureusement à termes, de l’exacerbation de la répulsion homos*e*xuelle. Du reste, il demeurera indécent de se satisfaire de l’assassinat d’un être humain. Car si la pratique homos*e*xuelle est considérée comme bestiale pour ses détracteurs, tuer lâchement et gratuitement des pédés tout comme applaudir ceux qui commettent de tels  forfaits, voilà des comportements qui à bien des égards, s’apparentent tout aussi à la bestialité. Seul Dieu a le pouvoir d’ôter la vie.

BALOUM AMCHIDE

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