C’est du moins ce que l’on peut retenir de la rencontre des opérateurs du secteur réunis à Yaoundé le 24 juin 2015 pour le suivi des contrats d’affermage et de concession.
L’approvisionnement en eau potable des populations est une des priorités des pouvoirs publics, comme l’atteste le volume de réalisations annoncé dans le Document stratégique pour la croissance et l’emploi (Dsce). Non seulement parce que la qualité de l’hygiène des populations dépend de plus en plus de l’accès à une eau de qualité, mais aussi parce que celle-ci affecte la capacité des ménages à participer à l’activité économique. Les autorités ne cessent de se concerter pour améliorer les conditions de vie des populations. Les opérateurs du secteur de l’eau se sont réunis le 24 juin 2015 à Yaoundé, à l’occasion de 24e session du Comité de suivi des contrats d’affermage et de concession (exploité par la société fermière privée CDE) associée à la 18e session du contrat de concession (gestion du patrimoine et réalisation des investissements par la structure publique Camwater). Plusieurs points étaient d’ailleurs à l’ordre du jour. Notamment, le règlement de la consommation des administrations publiques par le ministère des Finances ; l’Examen de l’état d’avancement du plan d’action pour le rétablissement de l’équilibre économique de l’affermage et du secteur de l’hydraulique urbaine ; l’état d’avancement du programme d’investissement à juin 2015 (Camwater-CDE) ; la présentation de l’état d’avancement du plan d’action de la concession (Camwater)…
Pour le Dr Basile Atangana Kouana, Ministre de l’Eau et de l’Energie, il est question de faire le point surla mise en œuvre du plan d’actions pour lerétablissement de l’équilibre économique et financier de l’affermage du service public del’eau urbaine et périurbaine. Notamment surles principaux résultats enregistrés au coursdes trois dernières années (2012, 2013,2014) dans le cadre des contrats de délégation de service public du secteur del’hydraulique urbaine, ainsi que de formulerdes recommandations pour l’améliorationdes performances du secteur. Il faut dire que ces assises se tiennent dans un contexte oùl’approvisionnement régulier en eau potablen’est pas encore totalement garanti. Face à la presse, Gaston Chatue, directeur des exploitations de la Camerounaise des eaux (CDE), indique qu’ « ADouala, bien que nous ayons une capacité deproduction de 150 000 m3 d’eau par jour,nous ne pouvons en tirer que les 2/3. Il y adonc 1/3 de la production qui ne peut pasêtre écoulée par manque d’installations. Desactions sont à mener sur le terrain.» Pour lui, ces actionsconsistent en la réhabilitation desinstallations, notamment des conduites detransfert. « Certaines d’entre elles sontdevenues sous-dimensionnées avecl’accroissement des villes. Il faudrait doncposer des conduites réhabilitées entre lastation qui alimente et les extrémités de réseau où setrouvent greffés les branchements duconsommateur », précise-t-il. A en croire ce responsable, la CDE a émis despropositions techniques actuellement encours d’examen par la Cameroon WaterUtilities (Camwater) pour permettre deraccorder les conduits et certaines*e*xtensions et de refaire la conduite qui a étédétruite lors des travaux sur la pénétranteEst de Douala. «Avec cela, Douala pourrabénéficier de toute la capacité d’eaudisponible dans la station», a-t-il annoncé.
Rappelons qu’au cours de la dernière session du comité desuivi qui s’est tenue au mois de mars dernier, certaines actions ontété menées, dont le paiement régulier desfactures de consommation d’eau desadministrations publiques, le déblocageeffectif de la subvention d’investissement au concessionnaire Camwater et le règlement des soldes positifs dégagés en faveur de Camwater et de CDE à l’issue desconventions de compensations de dettes croisées Etat-Camwater-CDE.
Patrick Aroga
