Arrestations au Cameroun de 4 militants du MRC ce weekend à Douala provoquent l’indignation de l’avocat Fabien Kengne qui dénonce des « arrestations arbitraires » dans une mise au point explosive. André Blaise Essama, Daniel Dan Mounyol, Idriss Fosso et William Bentse ont été interpellés entre samedi et dimanche aux environs du lieu de séjour de Maurice Kamto. L’avocat du Collectif Sylvain Souop révèle que « tous ne savent réellement ce qu’il leur est exactement reproché« , soulevant de graves questions sur les motifs légaux de ces interpellations.
Cette vague d’arrestations coïncide troublamment avec la présence de Kamto barricadé à Bonapriso.
Interpellations ciblées : Du marché aux rails de Kololoun
André Blaise Essama et Daniel Dan Mounyol ont été les premiers militants MRC arrêtés samedi dans des circonstances distinctes à Douala. Essama a été interpellé « au niveau des rails au marché Kololoun » alors qu’il « communiquait comme il sait le faire, sur le retour du Professeur Maurice Kamto », selon l’avocat Fabien Kengne.
Dan Mounyol, absent de Douala « depuis plus d’un mois et hors réseau« , a été arrêté au « bois des singes » après avoir eu « le malheur de faire un voice invitant les militants de son unité à reprendre leurs activités« . L’avocat révèle que ce message vocal « a été transmis au Commandant de la Brigade de Gendarmerie qui est venu lui-même l’interpeller hier soir à son lieu de service où il fait frire et vend les beignets pour nourrir sa famille ».
Cette arrestation sur lieu de travail souligne la précarité économique des militants d’opposition et l’acharnement des autorités contre les sympathisants MRC.
Défense juridique : « Arrestations arbitraires » dénoncées
Idriss Fosso et William Bentse, interpellés dimanche « à Bonapriso, aux environs du lieu de séjour du Président National du MRC », complètent cette série d’arrestations coordonnées. L’avocat Kengne a pu rencontrer « sans difficultés » trois des quatre détenus à la Police Judiciaire et à la Brigade de Gendarmerie de Youowe.
Le Collectif d’Avocats Sylvain Souop assure la défense des quatre militants, dénonçant l’absence de motifs légaux clairs. « Tous ne savent réellement ce qu’il leur est exactement reproché« , martèle l’avocat dans sa mise au point officielle.
Kengne souligne également que « aucune manifestation du MRC, à date, n’a jamais occasionné le moindre dégât, depuis sa création en 2012« , questionnant la légitimité de ces interpellations préventives. Le « calme total » observé au siège MRC après « la déferlante foule qui y était massée depuis le matin » contraste avec l’ampleur du dispositif sécuritaire déployé.
Ces arrestations s’inscrivent dans une stratégie d’intimidation plus large visant l’opposition camerounaise en cette période de tensions politiques.
Ces arrestations de militants MRC constituent-elles une violation des libertés démocratiques ?