Affluence dans les stades : Le dernier baroud d’honneur du gouvernement ?

Stade Olembe

Un communiqué signé le 15 janvier par Séraphin Magloire Fouda, le Secrétaire général des services du Premier ministre expose dans toute sa nudité ce qui s’apparente au dernier baroud d’honneur du gouvernement.

Le gouvernement de la République a-t-il envisagé tous les scénarios possibles qui pouvaient empêcher les Camerounais d’aller au stade ? Quelles sont les différentes mesures prises par les autorités avant l’ouverture de la compétition, pour faire de ce tournoi une véritable fête populaire ? Les dirigeants ont-ils compris un seul instant que le succès de la Can dépendait au premier chef de l’affluence du public dans les stades ? Comment a-t-on aménagé des Fans zones avec toutes les commodités, ce qui en lui-même est une bonne initiative, parfois aux abords du stade, et espéré une affluence dans les gradins ?

Les différentes décisions prises par les autorités dans les régions, un peu en sapeur-pompier, dénotent de toute évidence ce manque de stratégie d’ensemble, globale à ce sujet avant l’ouverture de la compétition. Au premier chef, c’est le ministre de la Communication qui est monté au créneau, après avoir fait le constat des stades désertés après une journée dans les 6 poules, pour encourager les Camerounais d’aller au stade. Sans rien de plus. Les autorités de l’Ouest, échaudées par les gradins vides de la 1ère journée, vont saisir la balle au bond en mettant en route des mesures pour encourager une affluence au stade Kuekong de Bafoussam.

Le gouverneur de la région, le jeudi 13 janvier, dans un communiqué exhortait « les responsables des services publics, parapublics et privés de sa circonscription administrative de bien vouloir accorder une courte permission d’absence à leurs personnels le 14 janvier 2022 à partir de 12 heures », pour qu’ils aillent au stade. A sa suite, le maire de la Ville, Roger Tafam, mettait à la disposition du public des bus pour la navette entre Bafoussam et Kuekong tout comme des élites de la région achetaient des billets et les distribuaient au public. Dans le Littoral, le gouverneur a réquisitionné les bus de la Socatur pour transporter le public aux différents coins de la ville vers le stade de Japoma. C’est après toutes ces initiatives prises par les autorités administratives, chacune dans sa circonscription, que le gouvernement est sorti de sa torpeur ce 15 janvier 2021 en limitant le temps de travail et d’école, suscitant au passage toutes les critiques.

Retombées

Ainsi on apprend que « sur très hautes instructions de Monsieur le président de la République, le Premier ministre chef du gouvernement, informe la communauté nationale que pendant les jours de la tenue des rencontres de la Can Total Energies 2021, les activités scolaires et académiques se tiendront de 7h30 à 13h et les activités professionnelles s’étaleront de 7h30 à 14 h ». Cette mesure exceptionnelle qui s’appliquera effectivement dans le secteur public à compter du lundi 17 janvier 2022 jusqu’au vendredi 4 février 2022, « a pour objectif de permettre aux Camerounais de prendre une part active à cet évènement continental d’envergure », lit-on du communiqué gouvernemental signé par Séraphin Magloire Fouda, le Secrétaire général des services du Premier ministre.

Sur les réseaux sociaux, la polémique ne désenfle pas, au point où on est fondé s’interroger sur les retombées de cette mesure. « Est-ce aux élèves de remplir les stades ? », « Le gouvernement veut tuer l’école », « Où est l’argent pour acheter le billet ? », sont entre autres des affirmations, accusations ou interrogations nées dans le trou d’air créé par cette sortie gouvernementale. Cette énième mesure renversera-t-elle la donne dans les gradins ? C’est ce qui fait penser à une décision pour rien, les différentes initiatives en cours, aussi régionalisées soient-elles, portant déjà des fruits.

Léopold DASSI NDJIDJOU / 237online.com

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