Affaire du sommet de l'OUA: Titus Edzoa fait pleurer l'assistance au tribunal

En présentant ses mémoires en tant que témoin de sa propre défense, l??ex-secrétaire général de  la présidence de la République a suscité l??émoi et la consternation  chez les  personnes présentes à l??audience du 16 décembre 2011.Trois dames en larme au sortir de l??audience de vendredi dernier. Elles confient au Messager être étonnées de comment deux hommes, Titus Edzoa et Michel Atangana sont jetés en prison depuis près de 15 ans pour une affaire qui apparait comme dénuée de tout sens. Comme elles, plusieurs autres, une demi dizaine, assises au fond de la salle d??audience n??ont cessé d??essuyer leur larme au fil de l??exposé de Titus

Edzoa. A d??autres endroits de la même salle on a perçu des gémissements de la famille de ce dernier auquel s??est ajouté des gestes de soutien des accusés, mais aussi regret «devant une injustice criarde»  d??autres personnes assistant à l??audience. C??est que ce 16 décembre 2011, l??agrégé de médecine a dit «sa part de vérité» au sujet de  l??affaire des 944 488 719 Fcfa dont il est accusé de détournement en coaction avec Michel Thierry Atangana président du Copisur (comité de pilotage et de suivi des projets routiers à la présidence de la République). Il a notamment estimé que le montage de ce dossier est «une choucroute indigeste » dont il va démontrer la vacuité. Et  pour ce faire, il construit son argumentaire sur plusieurs supports. Le premier consiste à dénoncer une Justice d??un « genre insolite » dirigée contre des individus. Alors même que ceux qui se plaignent sont invisibles contrairement aux dispositions de l??article 157 du code pénal. «Qui est le plaignant ? De quoi m??accuse-t-il ?» Sans attendre une réponse à ces questions, l??ancien patron de l??administration camerounaise embraie sur le deuxième support de son exposé, lequel s??appuie  sur  un aphorisme d??Albert Einstein qui estimait que «tout ce qui compte n??est pas toujours compté alors que tout ce qui est compté ne compte pas toujours ». Cette sagesse qui parait hermétique trouve une explication lorsqu??au bout de son argumentaire,  Titus Edzoa démontre que l??argent dont il s??agit était en réalité une caisse d??avance mise à la disposition du secrétaire général de la présidence et président du comité d??organisation du sommet de l??Oua qu??il était  et sécurisé dans un compte baptisé « sommet Oua » ouvert à la Scb. Et non de fonds transférés vers les comptes du Copisur comme le prétend l??accusation. Pour le prouver l??ex-Sgpr cite de mémoire le numéro de compte les dates d??ouverture, les dates d??approvisionnements  et le nom de son cogestionnaire qui est encore vivant, donc capable de battre en brèches toutes ses affirmations. Quitus de bonne gestionPrésentant les deux autres supports, il revient sur l??historicité de l??organisation du sommet, ses mécanismes de financement, l??origine des fonds et la gestion de ceux-ci. En gros, Titus Edzoa démontre que le sommet des 52  chefs d??Etats et de gouvernement de l??Oua intervenait à un moment où l??on observait une accumulation de la dette, ce qui ne permettait pas d??inscrire les dépenses liées à l??évènement dans une ligne de crédit des trois exercices budgétaires l??ayant précédé. Alors la formule du financement par les sociétés d??Etat s??imposait même si elle avait été contrecarré par le ministre des Finances de l??époque, «bras séculiers des institutions financières internationales hostiles à l??organisation du sommet». Malgré l??opposition de feu Justin Ndioro, la formule sera retenue puisqu??au cours d??une réunion Paul Biya débloquera les fonds  (9 milliards environ) nécessaires à l??opération en faisant cette fois-là, recours à une seule société d??Etat. Quant à la gestion des fonds qui lui seront confiés, ceux représentants le montant de la caisse d??avance (944 488 719) de Fcfa, l??ex-Sgpr estime qu??elle  ne souffre d??aucune tache. Et pour cause, il aura reçu quatre quitus de bonne gestion de ces ressources. La première est celle d??un surprenant  audit intervenant 2 jours seulement après le sommet, la deuxième est celle du juge d??instruction en 2008, ensuite celle de l??expert judiciaire commis par le ministère public et enfin les réquisitions du parquet à la chambre d??instruction.Sur ce, Titus Edzoa sollicite l??abandon des charges retenues de façon rocambolesque contre Michel Atangana parce qu??il n??a jamais géré ce compte et les charges contre lui parce qu??il a géré ce compte mais l??a bien géré  au point de le faire créditer d??un peu plus de 11 millions Fcfa négociés auprès du gouvernement japonais. Et de s??étonner que ces accusateurs  aient réussi à ne pas vérifier tous les comptes ouverts dans le cadre de l??organisation du sommet de l??Oua au point de servir une choucroute indigeste comme  dossier d??accusation qui lui vaut quinze marches vers l??enfer, correspondant à ses quinze ans de détention dans un cachot du secrétariat d??Etat à la défense (Sed) .
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *