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L'ouverture sur le Cameroun

25è sommet de l’Union Africaine: Omar El-Béchir défie de nouveau la Cpi

Accusé de crimes de guerre et crime contre l’humanité, le président soudanais s’en émeut guère depuis 13 ans. Il participe depuis hier au sommet de l’Union africaine (Ua) à Johannesburg (Afrique du Sud).
Bien que sous le coup de deux mandats d’arrêt (4 mars 2009 et 12 juillet 2010), lancés par la Cour pénale internationale (Cpi), Omer el-Béchir s’est rendu à Johannesburg, pour prendre part au sommet de l’Ua, les 14 et 15 juin. Le président soudanais est accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour le conflit au Darfour (ouest du pays). Une région en proie aux violences depuis 2003 qui selon l’Organisation des Nations unies (Onu), ont causé plus de 300.000 morts. Ainsi, la Cpi que préside le Sud-coréen Song Sang-hyun a appelé l’Afrique du Sud à arrêter le Soudanais, personnalité recherchée depuis 2009. Le président de l’Assemblée des États parties à la Cpi Sidiki Kaba a appelé l’Afrique du Sud, «qui a toujours contribué à renforcer la Cour, à n’épargner aucun effort pour assurer l’exécution des mandats d’arrêt contre el-Béchir», le 13 juin. Mais, jouissant jusque-là du soutien de ses homologues africains et au-delà, l’homme fort du Soudan s’émeut et continue de narguer sans arrêt la justice de La Haye (Pays-Bas).
La preuve, les autorités sud-africaines, bien qu’ayant refusé de confirmer l’arrivée du président soudanais, ont accueilli el-Béchir à la tête d’une forte délégation de diplomates soudanais. En effet, le politique soudanais (71 ans) au pouvoir depuis le coup d’Etat de 1989 et réélu en avril dernier avec 94% des voix pour un nouveau mandat de cinq ans, a depuis 2009 orienté ses déplacements à l’étranger vers les seuls pays qui n’ont pas rejoint la Cpi. C’est l’un des présidents en fonction (avec le Kenyan Uhuru Kenyatta dont les charges ont été abandonnées en décembre 2014) poursuivis par le tribunal international.

[b]Sommet des crises[/b]
Depuis hier, les chefs d’Etat et de gouvernement sont en conclave dans le luxueux centre des affaires de Sandton à Johannesburg, pour examiner les crises en République démocratique du Congo, au Burundi, en Centrafrique et au Soudan du Sud, la question de xénophobie (notamment en Afrique du Sud) et l’immigration qui n’en finit pas de décimer les Africains dans la Méditerranée depuis le début de l’année. L’autre sujet à l’ordre du jour est la lutte contre le terrorisme, avec notamment les mouvements islamistes armés qui menacent les États depuis l’ouest du Sahara jusqu’au Kenya. Placé sous le thème : «L’autonomisation des femmes», le 25è sommet de l’Union africaine au pays de Nelson Mandela s’est ouvert le 11 juin.

[b]Pierre Amougou[/b]

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