Cameroun : des prisonniers entament une grève de la faim à Yaoundé

Prison

Quatre personnes détenues à la prison de la capitale camerounaise, Yaoundé et qui se considèrent comme des «prisonniers politiques», ont entamé ce lundi une grève de la faim illimitée pour protester contre les mauvais traitements dont ils se disent victimes.
La veille, les cellules des concernés, situées dans un bâtiment annexe dénommé Brigade mobile mixte (BMM) ayant jadis accueilli les contestataires de l’ancien régime du pays, avaient fait l’objet d’une fouille systématiquement au cours de laquelle des objets précieux des détenus ont été confisqués par la direction du pénitencier.
Ils ont pour noms Fontem Neba, Agbor Bala, Aboubakary Siddiki, Abdoulaye Harissou et Ahmed Abba.
Dans la foulée, les cinq hommes ont été placés en cellule d’isolement et interdits de visite.
Fontem Neba et Agbor Bala, deux leaders du consortium de la société civile anglophone, sont détenus depuis les violentes manifestations ayant, en fin d’année dernière, secoué les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Accusés par le tribunal militaire d’actes de terrorisme, hostilité contre la patrie, sécession, révolution, insurrection, outrage au président de la République, outrage aux corps constitués et aux fonctionnaires, rébellion en groupe, guerre civile, propagation de fausses nouvelles et apologie de crimes, ils encourent la peine de mort, conformément à la loi du 23 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme.
L’homme politique Aboubakary Siddiki et le notaire Abdoulaye Harissou, pour leur part, poursuivis devant la même cour pour outrage au président de la République, hostilité contre la patrie et révolution, complicité d’assassinat et port et détention illégale d’armes de guerre, risquent la même peine.
Quant à Ahmed Abba, correspondant en langue haoussa de Radio France internationale (RFI), il a écopé de 10 ans de prison ferme le 24 avril dernier devant le même tribunal, qui l’a dit coupable de «blanchiment de produits du terrorisme».

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