Cameroun: Un des fondateurs de l’UdM dénonce les magouilles dans le journal Ouest Littoral

Les choses se précisent. Alors que Lazare Kaptué vient de citer pour la 3eme fois notre DP en justice, un des fondateurs de l’UdM vide son sac. Cela risque de faire mal, très mal à certains.
Au nom de la vérité et pour l’UdM, je dénonce le complot ourdi contre le Pr Ambroise Kom.
Nous sommes le 17 Décembre 2015. L’Assemblée Générale de l’AED siège au bureau de liaison de l’UdM à Yaoundé. Le dernier point de l’ordre du jour porte sur la situation qui prévaut à l’AED/UdM. Après l’exposé du président de séance, des voix s’élèvent pour demander l’expulsion du Pr Kom de l’AED, au motif qu’il a porté plainte contre des membres de cette association sans avoir au préalable épuisé les voies de recours internes, conformément aux statuts en vigueur au moment des faits.
Je proteste énergiquement contre ce mensonge grossier puisque, non seulement j’ai initié une tentative de réconciliation rejetée, mais encore de nombreuses autres tentatives similaires ont été également balayées du revers de la main. Ma protestation est d’autant plus vive que parmi les partisans les plus acharnés de l’exclusion du Pr Kom, je vois, debout, haranguant l’assistance un ancien cadre de l’UdM licencié pour malversations il y a quelques années, mais jugé digne aujourd’hui de figurer dans la liste des membres du Conseil d’Orientation de l’AED. Ce spectacle répugnant m’apparait comme une illustration de l’expression « le monde à l’envers ». Je le vis comme un contre témoignage dévastateur lorsque je me souviens que l’UdM a été pensée pour être un modèle dans son genre. Je décide donc de témoigner contre ce qui m’apparait clairement comme un complot cousu de fil blanc contre le Pr Kom et je le fais savoir à l’assistance. 237online.com J’ai attendu plus de deux mois pour tenir ma promesse de rendre public mon témoignage, le temps de retrouver une certaine sérénité après la révolte suscitée en moi par une grossière machination hautement préjudiciable aux intérêts d’un beau projet collectif bâti par tant de bonnes volontés au Cameroun et à travers le monde mais qui court le risque d’être détruit par certaines personnes. Je le fais, le cœur lourd, à la fois parce que j’ai toujours pensé que « le linge sale se lave en famille » mais aussi parce que je n’ai épargné aucun effort pour qu’il en soit ainsi. Toutes mes tentatives ont été malheureusement sanctionnées par des échecs. Mon témoignage, je le veux essentiellement factuel, même si je me permets de proposer quelques clés de lecture pour décrypter les faits.
 
Du projet d’exclure le Pr Kom de l’AED
Je commence par l’élément déclencheur de mon témoignage, le projet d’exclure le Pr Kom de l’AED au motif qu’il a porté plainte contre des membres de l’AED en dédaignant les voies de recours internes. De quoi s’agit-il ?
Une résolution du Conseil d’Orientation (CO) de l’AED sanctionne trois membres. Deux sont suspendus des activités de l’AED et de ses projets, c’est-à-dire de l’AED et de l’UdM pendant un an. Le Pr Kom est suspendu des activités de la seule AED pendant la même période. Les sanctions ne sont donc pas les mêmes. Dans un cas, les membres sanctionnés ne peuvent ni participer aux activités de l’AED ni à celles de l’UdM pendant une période déterminée, dans un autre, celui du Pr Kom, seules les activités de l’AED lui sont interdites. Curieusement, lorsque le président lui donne notification de la résolution du CO, il lui demande en même temps de cesser d’exercer ses fonctions de 1er Vice-Président de l’UdM. La décision qui lui est signifiée est, de toute évidence, différente de celle prise par le CO ; elle est donc arbitraire et il me semble capital de le souligner afin que tout le monde le sache. Face à ce dérapage, je vais rencontrer le président de l’AED dans son bureau en compagnie d’un témoin et je lui dis en substance : « Mon cher frère, le processus d’autodestruction de l’AED/UdM a commencé. Il est même fort avancé. Nous pouvons continuer dans cette voie, mais le simple bon sens nous commande de l’arrêter et de nous asseoir autour d’une table, en adultes responsables pour résoudre nos différends ». En réponse, le président me répète des propos qu’il m’a déjà tenus en d’autres circonstances que j’évoque plus loin dans mon témoignage : « Le problème, c’est Ambroise Kom qui se croit propriétaire de l’UdM. Je ne pense pas qu’il peut changer. Même certaines personnes à qui il a écrit contre moi m’ont téléphoné pour me dire qu’Ambroise ne peut pas changer. Néanmoins si tu crois que tu peux lui faire entendre raison, va réfléchir aux solutions éventuelles et fais moi des propositions concrètes ».
Quelques jours après cette rencontre, au cours d’une réunion du CO prévue de longue date, le président de l’AED informe les participants qu’il a reçu deux offres de médiation de deux personnalités soucieuses d’apaiser la situation à l’AED/UdM. Le président de l’UdM, présent à la rencontre fera distribuer, lui aussi, une invitation à une réunion de réconciliation à son domicile de Bandjoun. Toutes ces tentatives se heurtent à un refus catégorique du président de l’AED et de tous ceux qui le soutiennent. Je tente de faire entendre raison à l’assistance en insistant sur l’urgence et la nécessité pour l’AED de résoudre ses problèmes à l’amiable. 237online.com A ma très grande surprise, le président de l’AED qui, je le rappelle, m’a demandé de lui proposer les solutions pour sortir de la crise lors d’un entretien dans son bureau me couvre d’injures. Je crois rêver. Il n’en est rien, c’est bien moi qui suis taxé d’escroquerie sans la moindre En résumé, sur ce premier point concernant le projet d’exclure le Pr Kom de l’AED au motif qu’il a esté en justice sans avoir au préalable essayé les voies de recours internes, je constate le rejet par les responsables de l’AED de nombreuses offres de médiation. Il est donc inexact d’affirmer que le Pr Kom a tourné le dos aux solutions amiables. Du reste, les deux autres membres sanctionnés ont adressé un recours gracieux aux instances statutaires compétentes de l’AED sans recevoir en retour la moindre réponse. Face à une telle opiniâtreté, il ne restait plus aux intéressés qu’à saisir la justice. C’est ce qu’ils ont fait. En réaction, bien qu’aucune décision connue ne les ait exclus de l’AED, le Bureau Exécutif (BE) de l’AED les a exclus de fait puisque leurs noms ne figurent pas sur la liste des membres publiée récemment par le trésorier de l’association. C’est une imposture de plus. C’est une imposture inacceptable.
En fait, le projet d’exclusion du Pr Kom de l’AED ressemble à l’aboutissement d’un complot cousu de fils blancs. Voici les faits :

Un complot cousu de fils blancs
Au terme de plusieurs audits conduits à la fois par des cabinets spécialisés et une commission ad hoc de l’AED, une commission de quatre membres est mise sur pied pour proposer des mesures à prendre contre les présumés coupables. La commission  siège et propose au CO des sanctions contre deux membres. Elle demande un délai supplémentaire pour examiner un dossier relatif aux containers par lesquels l’UdM importe des dons et des biens divers.
Pour des raisons diverses, la commission n’arrive pas à se réunir pour se prononcer sur le dossier des containers. Cependant, deux membres sur quatre se détachent et préparent un rapport qu’ils présentent au CO en l’absence des deux autres et à leur insu.
Le jour où ce rapport est présenté au CO, le président de l’AED fait venir dans la salle de réunion comme secrétaire de séance un membre ordinaire qui n’est pas membre du CO. Dans cette instance, siègent pourtant un secrétaire général, un secrétaire général adjoint et un secrétaire administratif tous disponibles.
Le rapport présenté par le duo met en exergue la quantité des effets transportés au bénéfice du Pr Kom. Par hasard, il se trouve que j’ai une procuration du président de la commission absent. Je l’alerte par téléphone. Il me demande d’annoncer aux participants que la commission ne se reconnait pas dans le rapport présenté, ce que je fais dans le brouhaha de protestations de ceux qui affirment que le rapport est valable malgré tout.
Le compte-rendu du secrétaire de séance ci-dessus mentionné fera l’objet d’une réunion organisée par un groupe chez l’une des deux personnes qui ont rédigé le rapport incriminant le Pr Kom. De l’aveu même du secrétaire de séance qui s’est confié à moi en croyant avoir affaire à un membre du groupe, la résolution concernant le Pr Kom a fait l’objet d’une attention particulière au cours de la rencontre.
Peu après avoir appris la tenue de cette rencontre, je m’en suis ouvert auprès d’un membre du Bureau Exécutif de l’AED qui a aussitôt interpellé le président de l’AED en ma présence. Ce dernier lui a répondu : « Eux aussi se réunissent dans un cadre privé » sans préciser de qui il s’agit mais en pointant un doigt accusateur sur moi.
Cette déclaration du président de l’AED insinue que deux groupes différents sont constitués et s’affrontent. De quoi s’agit-il ?
De la création d’un groupe de soutien au président de l’AED
Lorsque le président actuel de l’AED est mis en selle, il tient à s’entourer d’un bureau composé de fidèles partisans de sa vision de l’association. Le bureau en place ne lui inspire pas confiance. Par exemple, à ma grande surprise, il me reproche à plusieurs reprises de le « fuir ». Il constitue donc son équipe privée avec les membres de la commission des infrastructures dont il est lui-même le coprésident et quelques lobbyistes tonitruants. C’est cette équipe privée qui prend désormais toutes les décisions en lieu et place du Bureau Exécutif statutaire.
En apprenant la création de ce groupe et redoutant son impact négatif sur l’harmonie au sein de l’AED et de l’UdM, je rencontre le président en tête à tête et lui parle à cœur ouvert. Il nie tout en bloc, avouant même n’avoir pas rencontré depuis près de vingt ans, certains membres du groupe dont je lui cite les noms. En revanche, il affirme que le vrai danger qui guette l’AED/UdM, c’est le Pr Kom qui se comporte comme s’il était le propriétaire de l’UdM. Devant lui, je téléphone au Pr Kom pour l’en informer. Nous convenons d’une rencontre de clarification qui a lieu à mon domicile devant témoin. Nous en sortons avec le sentiment d’avoir aplani les différends.
En réalité il n’en est rien puisque peu de temps après, la marginalisation du Bureau Exécutif (BE) sera encore plus prononcée comme le montrent les exemples suivants :
Diverses commissions sont créées au sein de l’AED et, en dehors du président, les autres membres du BE apprendront l’information au cours d’une Assemblée Générale comme tous les autres membres ordinaires. A ma grande surprise, je retrouve dans ces commissions, les noms des personnes que le président a prétendues n’avoir pas rencontré depuis plus de vingt ans. 237online.com Le président écrit aux banques pour nommer une nouvelle personne autorisée à signer sur les comptes de l’AED à la place du Pr Kom. Le Bureau Exécutif (BE) n’en sera jamais informé.
Le président de l’AED écrit au Pr Kom pour lui demander de cesser d’exercer ses fonctions de 1er Vice-Président de l’UdM sans qu’une décision d’une telle importance, différente de la mesure prise par le Conseil d’Orientation comme je l’ai montré, ait été l’objet d’un débat au sein du BE dont j’étais membre.
Les trois exemples ci-dessus qui ne sont pas les seuls montrent clairement que des décisions importantes sont préparées et arrêtées en dehors du Bureau Exécutif de l’AED. Le projet d’exclure le Pr Kom et de l’UdM et de l’AED en fait assurément partie et l’affaire des containers est un prétexte grossier qui ne peut tromper personne.
L’affaire des containers comme prétexte
Il convient, d’entrée de jeu, de préciser que l’affaire des containers est vieille de plus de cinq ans. Il a donc fallu qu’un connaisseur des archives aille les fouiller pour dénicher les documents y afférents.
Il y a cinq ans, le Pr Kom vivait et travaillait aux Etats-Unis. Seules les personnes qui géraient l’UdM à cette époque à divers niveaux pouvaient autoriser le transport des effets personnels dans les containers de l’institution. Seules ces personnes avaient la responsabilité de faire payer les frais afférents par les propriétaires concernés.
Il est aujourd’hui établi que plusieurs personnes ont fait transporter leurs effets personnels dans les containers de l’UdM sans payer de frais et sans pour autant avoir été sanctionnées. Le président de la commission chargé du dossier des containers a déclaré au cours d’une réunion du CO que si la commission avait régulièrement siégé, il aurait proposé qu’une facture soit servie au Pr Kom. Pourquoi cette proposition a-t-elle été rejetée ? J’ai la réponse à la question. Elle a été rejetée parce que récupérer les fonds dépensés par l’UdM n’est pas l’objectif des comploteurs, mais plutôt la suppression d’un gêneur. Il me vient d’instinct à l’esprit l’adage selon lequel « Qui veut noyer son chien l’accuse de rage ». Mais je résiste à la tentation de recourir à cet adage parce que le Pr Kom n’est pas un chien, tant s’en faut. C’est un intellectuel de haut vol, connu et respecté comme tel, fermement opposé au projet d’appropriation par quelques personnes d’un projet collectif qui a mobilisé tant de volontaires au Cameroun et à travers le monde.

Du projet d’appropriation de l’UdM
Tous les textes fondateurs de l’AED et de l’UdM insistent lourdement sur la nature spécifique de l’UdM comme un projet collectif de la société civile n’appartenant à aucun individu en particulier. L’AED, dont l’idée a été conçue après celle de créer l’UdM, a été pensée pour porter l’UdM à la manière des sponsors. Tant que les penseurs de l’UdM étaient à la tête de l’UdM, il a régné une certaine harmonie entre les deux institutions, les missions et rôles assignés à chacune d’elle émanant d’une source commune.
Certes, l’harmonie n’était pas parfaite, même au départ car il apparait aujourd’hui que même à cette époque, les agendas cachés  prenaient déjà naissance mais la tendance qui prônait la mise sur pied d’un projet collectif à but non lucratif appartenant à la société civile était dominante et aurait pu éteindre à la source les velléités d’appropriation alors en formation. 237online.com La séparation entre l’AED et l’UdM, exigée par l’Agence Française de Développement (AFD) comme condition pour l’octroi d’un prêt concessionnel pour la construction des infrastructures de l’UdM, permet aux partisans de l’appropriation de ressurgir et d’implanter leurs racines.
Dès les premières heures de la séparation des instances, le Pr Kom est perçu comme un danger à maîtriser, voire à éliminer. Dans les lieux où se conçoivent les stratégies d’appropriation, il est peint sous les couleurs les plus noires. Des informations à ce sujet me parviennent et j’essaie, du mieux que je peux, de donner une autre image de l’homme que je côtoie depuis un certain nombre d’années.
Heureusement, certaines personnes à qui j’ai ainsi présenté ma vision sur la personnalité du Pr Kom viendront me remercier plus tard pour leur avoir permis d’aborder l’homme sans préjugés et d’avoir pu ainsi découvrir ses nombreuses qualités. Ce genre de confession s’est quelquefois passé en présence du Pr Kom lui-même. D’autres membres de l’AED ont recueilli eux-aussi le même type d’aveu.
Dès son entrée dans le triumvirat à la tête de l’UdM, Pr Kom propose un mode de gestion collégiale vite adopté. L’harmonie est presque parfaite entre les membres de l’équipe dirigeante. Les partisans de son éviction de l’appareil dirigeant de l’UdM s’en inquiètent et mettent en œuvre les manœuvres de division et d’exclusion dont font partie la décision de lui retirer la signature des comptes de l’AED et celle d’aller extraire des archives un prétexte pour l’inculper.
Le « crime » commis par le Pr Kom en faisant transporter ses effets personnels dans les containers de l’UdM étant parmi les plus odieux au monde, le monde entier doit en être informé. Une grande campagne à cette fin est organisée en commençant par tous les campus de l’UdM y compris l’hôpital où la résolution infligeant une sanction au Pr Kom est affichée. L’on peut me rétorquer que dans la résolution affichée le Pr Kom n’était pas le seul membre de l’AED sanctionné, ce qui est vrai. Mais il était assurément le plus visé. La preuve ? Le reste de la campagne ne sera plus centré que sur lui.
Au fur et à mesure que la campagne gagne en intensité, la minceur de l’accusation devient de plus en plus évidente. Alors, on affabule. Je laisse de côté les mensonges distillés entre quatre murs pour m’attarder sur ceux proclamés dans les média.
« C’est un voleur » déclare le Vice-Président de l’AED lors d’une émission de télévision sans en apporter la moindre preuve. Des affirmations allant dans le même sens sont publiées dans une « mise au point » sur internet au grand étonnement de nombreux internautes qui, connaissant le Pr Kom, s’interrogent sur la véracité de telles allégations.
« Il veut diriger l’UdM alors qu’il n’est qu’un littéraire » continue le même Vice-Président au cours de la même émission de télévision, sans avoir montré ni où ni quand ni comment une telle ambition de la part du Pr Kom s’est manifestée, mais surtout sans se rendre compte du côté grotesque de sa déclaration.
En effet, le premier président de l’UdM, unanimement salué aujourd’hui pour son action à la tête de l’institution était un collègue du Pr Kom au Département de Littérature Africaine de l’Université de Yaoundé. Celui qui l’a remplacé et qui est également félicité pour le travail abattu durant son mandat est un professeur d’histoire. Il y a quelques semaines, le Pro-Chancellor de l’Université de Buéa déclarait à la CRTV que cette institution est un modèle en matière de gouvernance. La Vice-Chancellor de cette université est une ancienne collègue du Pr Kom au Département de Littérature Africaine. L’Université de Buéa, faut-il le rappeler, a une Faculté des Sciences et une Faculté de Médecine. Ainsi donc, des Littéraires peuvent diriger efficacement des universités y compris l’UdM. Mais si le Pr Kom aspire à faire la même chose, il commet un crime.
La haine qui se dégage des propos tenus contre le Pr Kom sous quelque forme que ce soit est si intense que je me demande ce que ses pourfendeurs auraient fait si l’affaire des containers ne leur avait pas servi d’exécutoire pour se libérer de leur lourd fardeau.
En effet, je dois révéler ici qu’au moment de voter au CO pour ou contre les sanctions à propos de l’affaire des containers, j’avais la possibilité de faire pencher la balance du côté de ceux qui avaient voté  contre les sanctions. Mais, ulcéré par la flagrante injustice qui consistait à accepter un rapport manifestement fabriqué par deux personnes sur quatre pour nuire, je me suis abstenu pour ne pas cautionner par mon vote l’inacceptable. Aujourd’hui lorsque j’observe le déroulement des évènements, je pense que mon abstention était d’inspiration divine.
La haine qui se manifeste contre le Pr Kom me semble révélatrice de l’importance des enjeux pour les partisans de l’appropriation de l’UdM qui manifestent leurs intentions sans fioritures. Il me vient d’instinct à l’esprit cette scène gravée dans ma mémoire où j’ai entendu le président de l’AED déclarer sans ambages au président de l’UdM dans le bureau de ce dernier à Bangangté, « Tu es mon aîné mais je suis ton patron ». On peut facilement croire qu’il s’agit d’une boutade. Mais il n’en est rien puisque le président de l’AED joint le geste à la parole :
Il traite directement avec le personnel qu’il invite aux réunions du CO parfois sans en informer le président de l’UdM.
Les cérémonies de remise solennelle des diplômes aux étudiants et de pose de la première pierre des constructions en cours ont été organisées par l’AED dont le président a choisi parmi les responsables de l’UdM ceux qu’il voulait associer à ces préparatifs.
J’ai déjà mentionné la décision arbitraire du président de l’AED de changer à sa guise la liste des responsables de l’UdM autorisés à signer sur les comptes bancaires
Le rapport diagnostic rédigé par le cabinet AFC relève pour le déplorer le bicéphalisme à la tête de l’UdM.
Le bicéphalisme dont parle l’AFC est la conclusion logique qui se dégage de la lecture des statuts de l’AED avant leur modification. En réalité, l’arbitraire instauré par le président de l’AED et son groupe de soutien tend à se généraliser avec des conséquences désastreuses sur le fonctionnement de l’UdM.
Quelques Conséquences Immédiates des Décisions Arbitraires de l’AED sur le Fonctionnement de l’UdM
Il se trouve que les membres de l’AED arbitrairement sanctionnés sans avoir jamais eu l’occasion d’exprimer leurs points de vue, sont également des acteurs majeurs dans la vie de l’UdM.
Henri Djoko est le président de l’association de soutien de l’UdM (AS/UdM). Les démarches de son association ont pu décrocher au profit de l’UdM, une subvention de 300.000 euros pour l’équipement des laboratoires de l’UdM en construction. Henri Djoko était également chargé de faciliter l’obtention de visas à nos partenaires Français lors de leurs voyages au Cameroun.
Hervé Mogto est le président de l’association BIAGNE dont la contribution au développement de l’UdM est énorme. Le jour où s’écrira l’histoire de l’UdM, cette contribution devra nécessairement occuper une place de choix, qu’il s’agisse des équipements pédagogiques ou des formateurs dans plusieurs domaines.
Hervé Mogto est surtout le pilier de la formation en Kinésithérapie, un pilier que courtisent des organismes publics et privés pour la création de cette filière dans diverses  autres institutions et régions du Cameroun.
L’interdiction qui lui est faite de continuer à dispenser ses enseignements cause un tord énorme à nos étudiants qui sont ainsi privés non seulement de ses cours, mais aussi de ceux de tous les experts qu’il faisait venir à l’UdM.
Le Pr Kom, en plus de ses fonctions de 1er Vice-Président de l’UdM est un enseignant dans cette institution. Les partisans de l’appropriation tentent de le mettre à l’écart pour des raisons non académiques au moment où le MINESUP vient d’autoriser l’UdM à créer un Institut des Etudes Africaines et des Sciences Sociales, en grande partie grâce à sa présence à Bangangté. La stature du Pr Kom à elle seule dans son champ de spécialisation tant au niveau national qu’au niveau international est susceptible d’attirer à l’Institut en création de nombreux étudiants, en particulier ceux intéressés par la recherche. Le président de l’AED et son groupe de soutien n’en ont cure. Leurs agissements révèlent à quel point les intérêts de l’institution qu’ils sont censés promouvoir sont relégués au second plan.
Face aux nombreux problèmes auxquels l’AED et l’UdM sont confrontés et bien avant la correspondance le suspendant de ses fonctions administratives à l’UdM, le Pr Kom a adressé à une dizaine de personnalités influentes de la société civile un mémorandum dans lequel il sollicite leur intervention. Ce document confidentiel mais aujourd’hui publié dans les journaux a été solennellement présenté au Bureau Exécutif de l’AED au cours d’une audience spéciale avant d’être envoyé à ses destinataires dont la liste est connue. Il présente la vision de son auteur sur les problèmes évoqués.
 
Le conflit AED/Kom, un problème de vision
Le mémorandum du Pr Kom porte essentiellement sur la nécessité pour des institutions tels que l’AED et l’UdM de fonctionner selon des règles connues, acceptées et respectées par tous. C’est ce qu’il appelle l’institutionnalisation. L’institutionnalisation ainsi prônée traduit chez lui, une vision de l’AED/UdM qui s’inscrit elle-même dans une démarche intellectuelle caractérisée par la primauté accordée au bien commun, condition sine qua non pour atteindre le bonheur individuel.
Lorsque, pour la première fois il y a plus de vingt ans, il convoque à son domicile à Yaoundé une réunion de quelques personnes pour partager avec eux l’idée de créer une université privée en vue d’améliorer l’offre en matière de formation dans notre pays, il manifeste déjà sa foi dans la force de l’union.
Quand, plus tard, au terme d’un long débat, le principe de créer une association pour porter l’université en gestation est retenu, c’est lui qui propose la devise « Ensemble, Trouvons des Solutions ».
Fasciné par le fonctionnement de la société américaine où la société civile a crée des universités de réputation mondiale, il voit dans l’association envisagée un regroupement de mécènes dévoués qui se dépensent sans compter pour la promotion d’une institution dont la réussite les honore. Il va d’ailleurs prêcher par l’exemple.
Professeur dans une université américaine, il consacre la moitié de son temps, en sa qualité de Vice-Président de l’AED, à promouvoir l’UdM. C’est ainsi qu’il va sillonner l’Amérique du Nord et l’Europe à ses frais pour encourager la création en diaspora des associations de soutien à l’UdM dont le rôle capital dans le succès de cette institution est une réalité indéniable.
Au cours de ses pérégrinations en vue de battre campagne pour l’UdM, il présentera le projet à un cadre de l’AFD en poste au siège de l’Agence à Paris et c’est ainsi que, de fil en aiguille, au terme d’un long processus, un prêt concessionnel sera accordé à l’AED pour la réalisation des travaux actuellement en cours sur le campus de Banekane.
Des démarches similaires, entreprises par le Pr Kom auprès de l’un de ses compagnons aboutiront à l’admission de l’UdM dans le groupe des institutions universitaires d’Afrique de l’Est et du Centre (OHCEA) qui mettent en œuvre le concept « One Health ». Cette admission vaut à l’UdM une subvention annuelle d’une centaine de millions de FCFA.
Je peux allonger davantage la liste des exemples. Je m’arrête à ces trois qui illustrent clairement le rôle d’ouvreur de portes dans lequel le Pr Kom voit l’AED. Mais comment ne pas insister sur le concept d’intégration de la diaspora camerounaise, une expérience qu’il explique lui-même avoir puisé auprès des communautés juives aux USA et en Israël !
Evidemment, lorsque les portes sont ouvertes et que les retombées arrivent, il est urgent d’institutionnaliser les règles de la gouvernance, surtout lorsqu’on se trouve dans une étape transitoire où les pionniers doivent se préparer à quitter la scène.
Il est aisé de comprendre que la vision ainsi prônée par le Pr Kom est diamétralement opposée à celle des partisans de l’appropriation. Les fallacieux prétextes utilisés par ses pourfendeurs pour se livrer à ce que les Anglais appellent « character assassination » cachent mal cette divergence fondamentale.
Le hasard de ma vie a placé sur mon chemin des intellectuels rigoureux, exigeants, honnêtes, altruistes, visionnaires et fiers d’eux-mêmes. Le genre de penseurs dont les institutions et les pays ont le plus grand besoin pour se développer. Je pense à mon père et maître le Pr Bernard Fonlon. Je pense aussi à son ami, le Pr Victor Anomah Ngu. Le Pr Ambroise Kom est de cette lignée. Cela irrite dangereusement ses contradicteurs et aboutit au mélodrame qui se déroule actuellement à l’AED/UdM. Alors que faire ?
D’abord un constat. Ce qui se passe sous nos yeux est une brillante illustration du paradoxe de la nature humaine. Une œuvre comme l’UdM ne peut être réalisée que par des hommes capables de grandeur. Qui aurait pu penser que des êtres capables de se hisser si haut, soient tout aussi capables des plus basses mesquineries ? Mais le propre des grands hommes, c’est de savoir se relever quand ils tombent.
Se relever dans ce contexte signifie d’abord se dire la vérité et reconnaître chacun son tord. C’est la condition pour bâtir une vision commune et partagée de la voie à suivre pour continuer à bâtir l’UdM. La réconciliation que doit engendrer la vérité doit être d’abord une réconciliation autour de la vision unique que tous les acteurs doivent avoir de l’œuvre à bâtir.
Une fois la vision commune arrêtée, des règles connues, justes et équitables, respectées par tous, devraient constituer le socle de la gouvernance à mettre en place.

Innocent FUTCHA
Membre fondateur de l’AED
Ancien SGA

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