Cameroun – Opération épervier – Les intouchables: Issa Tchiroma, le griot et ses casseroles

Le cœur du ministre de la Communication va certainement battre de nostalgie le jour où la discrétion de Paul Biya va consentir de le faire partir du gouvernement. Il aura surtout la nostalgie des objectifs, des projecteurs et des micros.
Car Issa Tchiroma est devenu maître absolu de la parlotte : il est loquace quantitativement ; mais son argumentaire et son verbiage tardent à décoller sur le plan qualitatif. Son cœur battra aussi sur l’issue de son destin judiciaire. Il ne se prive pas du plaisir de s’ériger en donneur de leçons et en « patriote » patenté. Son « amour pour la patrie » consiste tout simplement en la ponctuation abondante de ses logorrhées par des phrasés élogieux sur Paul Biya. Cet « atalaku » n’est pas cependant un gage d’absolution ou de rémission. Issa Tchiroma Bakary, au-delà de son discours quelque peu soporifique, est digne d’allonger la liste des « éperviables » camerounais. Marafa Hamidou Yaya, l’ex ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, dans certaines de ses lettres, a souvent indiqué clairement le rôle qu’avait joué Tchiroma dans le dossier du crash d’un avion de la Camair à Douala en 1995. A l’époque, l’actuel ministre de la Communication était ministre des Transports. La gouvernance camerounaise a été écornée par ce dossier qui n’a pas encore livré tous ses secrets et coupables. Voilà donc un dossier, parmi tant d’autres, qui fera battre le cœur d’Issa Tchiroma dont l’attrait du bifteck a hypocritement converti en biyaïste zélé, lui dont l‘anti-biyaïsme était des plus virulents dans ses longues années de pénurie économique. Même son passage à la tête du ministère de la Communication pourrait être examiné. Sa gestion des fonds destinés à la communication lors de certains événements que le Cameroun abrite a souvent été décriée.
Lors du récent sommet des parlementaires du Commonwealth, la gestion des 40 millions mis à sa disposition par le comité d’organisation n’est pas un précis de gestion orthodoxe des finances publiques. La liste de ses larcins est bien longue.

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