Cameroun: les handicapés de plus en plus marginalisés dans l’ Extrême-Nord

La stigmatisation des personnes à mobilité réduite continue encore dans la partie septentrionale du pays.
A l’Extrême-nord, environ 10% de la population représente les handicapés. Bien que pour leur processus de développement ils ont besoin de toutes les composantes de la communauté, cela n’est pas le cas par exemple à Maroua, chef-lieu de la région. Les personnes à mobilité réduites ont pourtant besoin des accès faciles à l’éducation, la salubrité de l’habitat, la nutrition, la question de droit, l’accès aux différents loisirs. Malheureusement, il est observé que l’approche handicap est ignorée dans la pensée du développement dans cette partie septentrionale du Cameroun. La cause du handicap est biaisée, ignorée par les pouvoirs publics, les familles et la société civile. Représentant une minorité de la population, c’est une injustice criarde que subit la personne handicapée pendant qu’une partie de la population vit dans l’opulence, malgré les exactions de Boko-Haram.
« Quand je suis au milieu des gens, il y en a qui me prennent pour une bonne à rien juste parce que je ne suis pas comme eux. Par exemple, j’ai envie de dire quelque chose, il y en a qui m’interrompent en disant par exemple qu’est ce qu’elle peut aussi dire celle-là… Pourtant, je suis comme eux, mon handicap sans jambe laisse mes camarades de classe se moquer de moi», souligne Ruth Tanefo une femme handicapée. Une situation qu’il faut corriger à l’approche de la journée internationale des personnes handicapées. Dans la ville de Maroua, les personnes handicapées, leurs structures et leurs familles sont abandonnées à elles-mêmes, ou laissées pour compte. On déplore toujours le manque de structure d’encadrement, de personnel d’encadrement, et dans les rares centres d’encadrement existants, l’on noteles difficultés de fonctionnement dus au manque de ressources financières.
A Maroua, on retrouve à peine trois centres d’encadrements des personnes handicapées : Centre de rééducation d’enfants sourds et d’assistance sociale (Cresas), le centre social Codas et la délégation régionale des affaires sociales n’arrivent pas à faire l’affaire. Du coup, les aptitudes professionnelles des personnes handicapées ne sont pas valorisées. La prise en compte de la cause de personnes handicapées est marginale et elle-même est abandonnée aux institutions privées. « Au centre de promotion de la femme et de la famille, nous formons les femmes sans discrimination. Ceci malgré le fait que nous ne disposions pas de matériels adéquat pour la formation ; meme les handicapées ne sont pas exempt»,
nous explique DaobawaNounba Marthe, la responsable du Centre de promotion de la femme et de la famille (Cppff) de Maroua.

Nikodemus Hinsia (correspondance particulière)

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