Cameroun – ANDRE TSALA MESSI, maire de MONATELE: Les auteurs de l’appel d’Obala ont vu juste

Alerte septuagénaire, André Tsala Messi en est à son 4e mandat comme maire de Monatélé, chef‐lieu de la Lékié.[pagebreak]Alerte septuagénaire, André Tsala Messi en est à son 4e mandat comme maire de Monatélé, chef‐lieu de la Lékié. Personne n’aurait pu lui prédire une telle carrière politique, lui qui, pendant 21 ans, a dirigé les services administratifs et financiers de la société camerounaise des Palmeraies. Quand en 1997 il est choisi par le RDPC pour affronter l’épouvantail Célestin Bedzigui alors leader du PAL (Parti de l’Alliance Libérale), peu de gens croient en ses chances. C’est un néophyte en politique. Le coup d’essai se transforme pourtant en coup de maître et Tsala Messi sort vainqueur d’une rude bataille avec le leader du PAL. Gentlemen, les deux hommes se sont revus récemment lors de la tournée que le maire vient d’effectuer dans son territoire. En tant que chef d’Elig Bikoun en pays Mvog Kani, Bedzigui a accueilli M. le maire. A l’issue de cette tournée, André Tsala Messi, ancien ministre et cacique du RDPC, a bien voulu se confier à notre journal.

M. le Maire, quel bilan dressez-vous de la tournée que vous venez d’effectuer dans les quelques 70 villages de votre commune?
Merci de l’intérêt constant que votre journal porte sur la commune et sur les activités du modeste maire que je suis. Je viens de terminer effectivement cette tournée historique qui m’a conduit dans les 70 villages de la commune et les 3 chefferies dites allogènes de Monatélé. Il faut dire que cette tournée, annoncée publiquement le 24 mars 2014 à l’occasion du 29e anniversaire de notre grand parti le RDPC, s’inscrit en droite ligne de la politique de la démocratie de très grande proximité. Le village constitue dans notre dispositif administratif la plus petite unité de commandement. L’objectif général ou principal était donc de toucher du doigt les problèmes, de parler les yeux dans les yeux avec les populations, de vider comme on dit chez nous le ventre, au niveau de chaque village, en vue d’établir la feuille de route ou plutôt de recevoir la lettre de mission de chacun des villageois, la lettre du collectif de tous les villageois.

Cet objectif général du parler franc et vrai a été atteint sans fausse modestie à 100%. Je ne suis d’ailleurs pas surpris par ce résultat qui dénote une fois de plus l’esprit républicain et démocratique de mes concitoyens de Monatélé. Nous avons ainsi pu rencontrer plus de 3 000 personnes (femmes, hommes jeunes confondus). Cette tournée historique répondait aussi à une revendication citoyenne des électeurs et électrices de rencontrer et de travailler avec leurs élus une fois les élections terminées. Les populations ont donc manifesté de diverses manières leur satisfaction pour cette tournée qui s’est déroulée juste un an après le double scrutin du 30 septembre 2013. Notre parti, le RDPC, tient donc parole et l’exécutif municipal de Monatélé est à l’action respectant en cela les instructions de la haute hiérarchie du parti qui a d’ailleurs organisé des séminaires de formation, d’information et d’imprégnation des élus pour se rapprocher de la base et de toutes les parties prenantes devant oeuvrer pour un Cameroun émergent à l’horizon 2035 selon la vision du chef de l’Etat S.E.M. Paul Biya.

Au cours de cette tournée, vous avez pris des engagements, où en êtes-vous avec leur application?
Au cours de cette tournée, les échanges ont porté sur des engagements réciproques parce qu’il s’agit d’une démarche participative. Les populations se sont engagées à réserver un bon accueil aux agents du Programme National de Développement Participatif (PNDP) qui seront déployés sur le terrain pendant 4 jours dans chacun des villages pour encadrer les populations afin  de rédiger la lettre de mission ou feuille de route. Les populations ont été édifiées sur la méthodologie essentiellement participative utilisée à travers trois groupes à savoir: hommes, femmes, jeunes. Ceux‐ci devront faire état de leurs besoins de toutes natures à partir de maintenant et au courant des quatre prochaines années, cet exercice vise à actualiser notre plan communal de développement. Nous avons également engagé les populations à entreprendre certaines actions salutaires qui ne coûtent pas chères mais requièrent tout simplement notre bonne volonté.

Parmi ces actions, nous pouvons citer la lutte contre la divagation des animaux, l’entretien manuel de nos pistes, la lutte contre le banditisme, le tabagisme, l’alcoolisme, la consommation des stupéfiants, la relance de la campagne d’hygiène et de salubrité, sans oublier le recensement de nos populations, la nécessité d’avoir des actes d’état civil authentiques (naissances, mariages, décès). Pour cela, nous avons remis chaque fois un registre de 600 pages à chaque village en vue d’y consigner des informations importantes. Nous avons également insisté sur le devoir citoyen de payer ses impôts.

Il y a beaucoup de villages enclavés. Comment régler cette question?
Premièrement, on peut dire que globalement, 30% de notre territoire est enclavé notamment la zone de Ndoup, Nkol Ngal, Lenouk, Ossebe, Nkol Evida, Etom, Nlong Bon I, II, III, IV, Nkol Ngobo. Je n’oublie pas Nkol Ndoup, Nkol Melong, Ebol Mongo village et Poupouma. Le constat de la dégradation des pistes provient du fait que les eaux ne circulent pas dans les caniveaux et les abords de ces pistes ne sont pas nettoyés. De vraies rigoles se creusent sous le regard indifférent des populations pourtant premières bénéficiaires de ces pistes. Nous avons ensemble décidé d’y remédier sans délai grâce au Comité de route mis en place. Nous sommes les premières victimes de ce délabrement. Deuxièmement, au cours du budget 2015, nous allons prévoir le traitement de tous les points critiques de ces pistes avec l’investissement humain de nos populations.

D’ores et déjà, je dois vous signaler que du côté de Nkol Ngal, Lenouk, Ossebe, près de 150 personnes interviennent chaque jeudi pour l’exécution de ces travaux routiers. Dans les prochains jours, tous les secteurs de notre commune vont leur emboîter le pas.

Le centre ville de Monatélé est en plein chantier, mais on voit que les travaux traînent. Pourquoi?
Je crois comprendre que cette question concerne plutôt le sort réservé au site préalablement occupé par des maisons qu’on dit en «Kalbot» qui faisaient la honte du centre urbain et envahies par des herbes. Je dois dire que la plupart des lots de ces sites sont attribués mais les attributaires  traînent le pas. Je les exhorte à respecter le cahier de charges qui prévoit la mise en valeur dans les 6 mois de l’attribution. Faute de quoi ces lots seront retirés et affectés à d’autres locataires de bonne foi. En ce qui concerne la voirie urbaine, je dois reconnaître que pour l’instant, les moyens sont plutôt insuffisants. Comme dans l’arrière pays, nous devons nous engager dans l’entretien manuel. Je dois signaler cependant, tout en remerciant M. le Minduh que les travaux sont en cours à l’entrée du Boulevard Paul Biya. J’espère qu’ils seront réalisés dans les temps et les normes. S’agissant des ordures ménagères, elles constituent le problème numéro un des populations de notre cité.

Nous avons besoin pour le résoudre de créer une décharge. Car l’emplacement actuel en pleine ville est contre indiqué. Nous avons également besoin des véhicules appropriés pour le transport des ordures et d’un personnel qualifié pour leur enlèvement. Nous devons appeler aussi l’attention des populations sur leurs responsabilités en respectant les points de décharge et les quelques bacs existants. Nous comptons d’ailleurs renforcer les dispositifs de ces bacs dans la ville. Comme vous le voyez, c’est un vaste chantier qui coûte cher. Mais nous allons y mettre nos forces. Étant entendu que le service numéro un que la commune doit fournir est l’hygiène et la salubrité.

Qu’en est-il des lots attribués mais envahis par des herbes puisque non exploités?
Des lots ont été attribués par l’autorité compétente aux locataires peu respectueux du cahier de charges. Je suis en concertation avec ces autorités pour envisager le retrait et la redistribution à ceux qui se soucient de la construction de Monatélé. Ces lots non bâtis donnent de Monatélé la triste image d’un champ en friches. Ce qui est fort regrettable.

Les travaux de construction du nouvel Hôtel de ville semblent traîner. Un peu comme le cinquantenaire de Monatélé qui devait se célébrer en juin dernier.mQue pouvez-vous nous en dire?
Les travaux de l’hôtel de ville ont connu beaucoup de retards imputables aux uns et aux autres. Ils vont reprendre incessamment et j’espère que d’ici fin janvier notre hôtel de ville sera bien debout. Il fait partie des événements du cinquantenaire en cours de préparation. Je profite de cette opportunité pour confirmer que le cinquantenaire de Monatélé (20 juin 1964, 20 juin 2014) aura bel et bien lieu. Monatélé entend suivre le bon exemple qui vient d’en haut. Et ce sera l’affaire de tous, selon notre mot d’ordre «ensemble construisions Monatélé dans la paix et la concorde».

Vous êtes de Mgbaba II où vous êtes d’ailleurs chef de village, votre mère est d’Eyen Meyon, vous avez été à l’École à Etom et à Nkol Ossananga, tous ces villages ne comprennent pas qu’ils n’aient pas un traitement de faveur alors que vous êtes maire…
J’appartiens effectivement à tous ces villages mais aujourd’hui, je suis le fils de tous les villages de Monatélé. Je n’ai pas de discrimination à faire. Le nombrilisme n’est pas la ligne politique du RDPC et de son géniteur S.E.M. Paul Biya. Avec le peu de moyens que nous avons, nous croyons à l’égalité, à l’équité. Ce qui nous amène à intervenir où c’est nécessaire.

L’appel d’Obala a provoqué diverses réactions dans le pays. A froid, comment analysez-vous cette affaire?
A froid comme à chaud, je dis que c’est un bon appel. Pourquoi? Parce que le Cameroun est en guerre contre la secte islamiste et étrangère Boko Haram. Guerre déclarée par S.E Paul Biya à Paris devant le monde entier. Il était donc normal que les fils et filles de la Lékié, fidèles et loyaux, républicains, nationalistes, appellent à une union sacrée autour du Chef de l’Etat pour combattre l’ennemi public numéro un de l’heure.

Pour ma part, je ne vois pas ce qui provoque toutes ces réactions qui se sont invitées dans ce dossier. J’ai signé cet appel et je le ferais encore si c’était à refaire. Et avec votre permission, je vous demande de reproduire le paragraphe conclusif de cet appel pour éviter toute diversion. Je sais compter sur le patriotisme des Camerounais, leur attachement à la paix, à l’unité de leur pays. En tout cas, je pense que la lutte contre Boko Haram doit plus que jamais continuer. Il n’est pas normal que des terroristes mettent à mal notre sécurité, enlèvent des citoyens pour réclamer des rançons, un argent qui aurait dû mieux servir ailleurs. Avec les derniers développements de l’actualité, on se rend bien compte que les initiateurs de l’appel d’Obala ont vu juste. Malgré la récente libération des otages, le Président Biya fait bien de ne pas baisser la garde.

Votre parti le RDPC a tremblé lors des dernières municipales, talonné à Monatélé par le MRC qui a obtenu 40% des voix. Quelle explication avez-vous de cela?
Le MRC n’existe pas à Monatélé. Le RDPC n’a donc pas tremblé face au néant. Il y avait dans nos rangs quelques mécontents, des gens aux ambitions contrariées. C’est humain que ces gens boudent un peu mais la discipline du parti aurait dû les empêcher de poser l’acte qu’ils ont posé. De toute façon, le RDPC a montré sa solidité. Monatélé reste un bastion du RDPC. Lors de ma récente tournée, les populations m’ont réservé un accueil enthousiaste, voire triomphal avec parfois des balafons. Elles m’ont demandé de transmettre leur attachement au RDPC et à son chef S.E.M. Paul Biya. Voilà la vérité. Comme qui dirait l’affaire du parti que vous avez citée, est à mettre au rayon des remous de surface. Le RDPC est fort, solide à Monatélé, il y est chez lui.

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