Camemroun – Téléphonie mobile: Les clients toujours pas satisfaits – Comment se fixe le coût des communications





Dans un marché concurrentiel, en principe, les clients doivent avoir la latitude de choisir le produit qui leur convient le mieux, au juste prix. Au Cameroun, ce qui se passe sur le segment de la téléphonie mobile, semble être l’exception qui confirme la règle.[pagebreak]MTN, Orange, Nexttel et bientôt Camtel. Quatre opérateurs et pourtant, les 16 millions de consommateurs, abonnés à la téléphonie mobile, continuent de décrier la mauvaise qualité du service. Quelques semaines après le lancement effectif du réseau Nexttel, les abonnés établissent encore les comparaisons, comme ils le feront lorsque Camtel sera opérationnel.
L’arrivée de ces deux nouveaux opérateurs n’a pas fait oublier les désagréments qui eux, sont toujours plus présents. Réseau encombré, numéros injoignables, réception tardive de sms, les plaintes sont légion et ont fini par ne plus faire l’actualité. Idem pour les coûts. Là encore, le plaidoyer des consommateurs en faveur d’une réduction substantielle des prix ne semble pas trouver un écho favorable chez leurs fournisseurs de service. Entre l’année 2 000, date d’ouverture du marché de la téléphonie mobile et 2011, la minute de communication est passée de 500 F à 100 F. Aujourd’hui, la moyenne des prix tourne autour de 60F la minute. Mais, pour les consommateurs, on peut aller encore plus loin.
Aujourd’hui, il est difficile d’avancer le montant réel du tarif d’un appel téléphonique. Les bonus à la recharge, les super bonus le week-end, les sms gratuits. Les offres promotionnelles, voilà ce dans quoi les opérateurs excellent actuellement. Les clients, toutefois, ne sont pas dupes. Puisque, la question reste : à quand la minute de communication à 10F voire 5 F. Et on continue d’attendre, impatients, des communications claires à des prix défiant toute concurrence.

C’est donc dans cet environnement nourri d’espoir, que le quatrième opérateur fait son entrée. Comme depuis 2012, avec l’annonce d’un troisième opérateur, les plaintes refont surface et tous les abonnés espèrent un meilleur service à des coûts abordables. En attendant qu’il fasse ses preuves, les consommateurs regardent du côté des infrastructures. Là-bas aussi, ça bouge. La fibre optique, les boucles optiques urbaines et plus récemment le câble sous-marin à fibre optique WACS. Tous devraient en somme, apporter aux consommateurs, une meilleure qualité du service et une baisse des tarifs. Un futur que beaucoup espèrent proche, très proche.

Comment se fixe le coût des communications
D’après le régulateur, la tarification dépend du coût des dépenses de l’opérateur, lesquelles seraient élevées.
Tout le monde fait le procès au régulateur : les licences se multiplient (quatre déjà) mais les coûts de communication ne changent pas beaucoup. C’est dire selon les Camerounais, que l’Agence de Régulation des télécommunications (ART) ne joue pas son rôle. Pourtant, du côté de l’agence en question, l’on affirme n’avoir pas de pouvoir sur la tarification des services. L’une des missions de l’ART consiste, en effet, à « définir les principes devant régir la tarification des services fournis ». C’est dire, selon un responsable, que « l’ART oriente et encadre les tarifs en fonction des coûts de charge de l’opérateur ». Entre autres l’énergie électrique, les équipements à installer, la location des infrastructures à Camtel, l’extension du réseau vers d’autres localités, les impôts et autres taxes douanières. Plus tout cela coûte cher à l’opérateur, plus il élève ou maintient les prix de communication, afin de pouvoir naturellement gérer ses charges et faire des bénéfices.
Notre source souligne avec force que « c’est le jeu du marché qui influence les tarifs de communication, et non le régulateur, qui veille néanmoins à ce que les opérateurs ne dépassent pas un certain coût ». Et dans cet environnement concurrentiel, les coûts de l’interconnexion, faisant objet de conventions privées entre opérateurs, sont un bon indicateur pour le régulateur. « Plus les prix d’interconnexion baissent, plus les tarifs d’intra réseaux devraient également suivre ».

Néanmoins, depuis 2000, date à laquelle les deux premiers opérateurs mobiles se sont lancés, force est de reconnaître que les coûts de communication ont réellement baissé. Les rapports de l’ART sont en tout cas formels : qu’il s’agisse de MTN ou d’Orange, les frais d’accès au réseau sont passés de 20.000 en 2001 à 2500 F en 2010. Aujourd’hui, les puces sont vendues à la criée, 500 F tout au plus. Les frais d’appels ont également fléchi. A MTN, l’on est passé de 421 F la minute en 2001 à 160 F en 2010. La tarification à la minute et par zone a été introduite entre-temps et l’on se situe aujourd’hui à une moyenne de 1F la seconde, soit 60F la minute. Côté Orange, l’on est passé de 315 F la minute en 2001 à 150 F en 2010, pour également introduire des options tarifaires, conduisant aussi à ce jour à pratiquement 60 F la minute. Avec l’entrée de Nexttel, les coûts ne sont pas plus bas, la faute aux charges élevées.

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